Le tabac chauffé est aussi toxique pour les poumons que la cigarette et, dans une moindre mesure, la cigarette électronique. "Nous savons très peu de choses sur les effets de ces nouveaux appareils sur la santé, alors nous avons conçu cette recherche pour les comparer au tabagisme et au vapotage", indiquent les scientifiques à l’origine de ces nouvelles conclusions.
Eviter la combustion du tabac
Le tabac chauffé est un nouveau produit lancé par les cigarettiers. L’idée est d’éviter la combustion du tabac, dont la fumée entraîne l’ingestion d’une multitude d’agents très toxiques pour l’organisme (monoxyde de carbone, goudrons, nitrosamines, cadmium, hydrocarbures polycycliques ou encore le mercure), afin de vendre un dispositif supposé moins nocif que la cigarette. Pour ce faire, le tabac est chauffé à 330°C par un petit appareil rechargeable, libérant un aérosol.
Pour évaluer ce dispositif, l’équipe a exposé des cellules pulmonaires à différentes concentrations de fumée de cigarette, de vapeur de cigarette électronique et de vapeur de tabac chauffé, et ont mesuré si cela leur était dommageable. Résultat : la fumée de cigarette et la vapeur de tabac chauffée étaient très toxiques pour les bronches à tous les niveaux de concentration, tandis que la vapeur de cigarette électronique devenait toxique à partir de niveaux de concentrations plus élevés.
BPCO, cancer du poumon, pneumonie, asthme
"Ce qui ressort clairement, c'est que le tabac chauffé n'est en aucun cas moins toxique pour les cellules pulmonaires que les cigarettes ou le vapotage. Les trois sont toxiques pour les cellules de nos poumons, et le tabac chauffé est aussi nocif que la cigarette traditionnelle", indiquent les chercheurs. "Les dommages causés peuvent entraîner des maladies mortelles comme la BPCO ( Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive), le cancer du poumon, la pneumonie ou l’asthme. Le tabac chauffé n’est donc pas un substitut nicotinique sûr", détaillent-ils.
En 2018, 40,23 milliards de cigarettes ont été vendues en France, contre 44,36 milliards l'année précédente, soit un recul de 8,2%.