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Signatures génomiques

Cancer du sein : la HAS défavorable au remboursement des tests prédictifs des risques de rechute

Dans un communiqué, la Haute Autorité de Santé (HAS) considère "prématuré" le remboursement des tests prédictifs de récidive du cancer du sein et juge "indispensable de poursuivre la recherche clinique".

Cancer du sein : la HAS défavorable au remboursement des tests prédictifs des risques de rechute utah778/iStock




Le remboursement par l’Assurance maladie des tests prédictifs du risque de récidive d’un cancer du sein détecté au stade précoce, ce ne sera pas pour tout de suite.

Dans un avis rendu public ce lundi 11 février, la Haute Autorité de Santé (HAS) se dit défavorable au remboursement de ces tests, qu’elle juge "prématurés". Elle reconnaît cependant "l’intérêt potentiel de ces tests comme outil d’aide à la décision thérapeutique" et recommande donc de prolonger "sous condition" le financement de soutien. Elle juge par ailleurs "indispensable de poursuivre la recherche clinique" afin d’envisager un éventuel remboursement.

Des résultats encore trop peu fiables

Surnommés "signatures génomiques", ces tests sont commercialisés sous les marques Mammaprint, Oncolype Dx, Prosigna et Endopredict. Ils permettent d’évaluer le risque de récidive de cancer du sein d’après un groupe de gènes impliqués dans le développement de la tumeur à partir d’un prélèvement de celle-ci. Innovants, ces tests sont utilisés chez les femmes atteintes d’un cancer du sein "infiltrant" afin de déterminer leur besoin d’une chimiothérapie adjuvante après la chirurgie, et donc d’évaluer leur risque de récidive. Selon Le Monde, 4 500 de ces tests ont été réalisés en France en 2017. Près de 10 000 femmes les ont utilisés ces trois dernières années.

Mais selon la Haute Autorité de Santé, les essais menés sur ces signatures génomiques ne sont pas suffisants pour prouver leur intérêt. Elle base sa conclusion sur plusieurs études qui établissent que ces tests seraient encore trop peu fiables : la décision de mettre ou non en place une chimiothérapie diffèrerait selon le test prédictif utilisé.

Par ailleurs, la HAS se range derrière l’avis de ceux qui s’opposent à la généralisation des signatures génomiques en estimant que les équipes soignantes sont capables, dans "la très grande majorité des cas", de mettre en place la thérapie adaptée.

Une étude comparative nécessaire

Reconnaissant "l’intérêt potentiel" de ces tests prédictifs comme "outils d’aide à la décision thérapeutique", la Haute Autorité de Santé recommande cependant de prolonger "sous condition" le financement de soutien de l’innovation.

Elle réclame par ailleurs une étude comparative des quatre tests disponibles sur le marché afin de déterminer leur degré de fiabilité. Cette nouvelle étude clinique concerne "la population cible de patientes les plus à même d’en bénéficier, soit 2 000 à 4 000 femmes par an selon le chiffrage qu’on a pu faire",  soit "5 à 10% des quelques 40 000 cancers infiltrants localisés", a déclaré à l’AFP Cédric Carbonneil, chef de service des actes professionnels à la Haute Autorité de Santé. Ce n’est qu’alors que l’autorité publique indépendante pourra "revoir son avis sur le remboursement".

Avec 55 000 nouveaux cas détectés par an, le cancer du sein est le cancer plus fréquent chez les femmes, rappelle la HAS.

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