Barres chocolatées, plats préparés et autres aliments transformés ne sont pas bons pour la santé. Pire, ils seraient associés à un risque plus élevé de mortalité. Une étude publiée dans le Journal de l’association médicale américaine (JAMA), par des chercheurs français, avance que 10% de hausse de la part des aliments ultra-transformés dans l’alimentation est corrélée à une mortalité 15% plus élevée.
Les réponses de plus de 44 000 volontaires
De 2009 à 2017, les chercheurs de l’Equipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (EREN) ont suivi 44 551 participants, âgés de 45 ans au minimum, dans le cadre d’une étude plus large menée sur l’alimentation des Français. Tous les six mois, les volontaires ont fourni aux scientifiques des informations sur leur alimentation pendant les trois derniers jours. En 7 ans, 602 personnes sont décédées.
Les produits ultra-transformés sont définis comme ceux qui ont subi plusieurs modifications industrielles, et sont le résultat de l’assemblage de plusieurs produits. Ils sont souvent riches en sel ou en sucre. L’analyse de l’alimentation des participants montre que les aliments ultra-transformés représentent en moyenne 29% des apports énergétiques, et 14,4% du poids total des aliments consommés.
Ne pas être alarmiste
Dans une déclaration à l’AFP, les chercheurs expliquent que le but n’est pas d’être alarmiste. Mathilde Bouvier, directrice de l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle de l’université Paris 13, précise : "il ne faut pas (…) dire qu’en mangeant un plat préparé on a un risque supplémentaire de 15% de mourir". Pour l'heure, les scientifiques constatent qu'il existe un lien statistiquement significatif, mais il est nécessaire de poursuivre les recherches pour comprendre la nature exacte de celui-ci. L’une des hypothèses des chercheurs concerne les additifs présents dans ces aliments, potentiellement néfastes pour la santé.
Un indice de masse corporelle plus élevé
Les scientifiques se sont également intéressés aux caractéristiques sociodémographiques des participants à l’étude : la consommation de produits ultra-transformés correspondait à des personnes plus jeunes, avec de plus faibles revenus, un niveau d’éducation plus bas que la moyenne, vivant seule et avec un indice de masse corporelle plus élevé.
Cette dernière information rappelle les conclusions d’une étude espagnole menée en 2016 : les personnes qui consomment le plus d’aliments ultra-transformés ont 26 % de risques supplémentaires d’être en surpoids ou obèse. Ce ne sont pas les seules inquiétudes au sujet de ces produits : il y a tout juste un an, les mêmes chercheurs français constataient qu’une augmentation de leur consommation de 10% était associée à une hausse de 12% du risque de cancer.