Dans un supplément du Journal of Parkinson's Disease, des experts décrivent comment les cellules souches pourraient être utilisées pour traiter la maladie de Parkinson. Le traitement de cette pathologie est aujourd'hui basé sur des thérapies modulatrices de dopamine, améliorant la déficience motrice. Mais cette médication a des limites et des effets secondaires importants à long terme.
Remplacer les neurones perdus
"Nous avons désespérément besoin d'une meilleure façon d'aider les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, en augmentation dans le monde entier. Les médicaments ne permettent que partiellement de traiter les problèmes de coordination et de mouvement", expliquent notamment Claire Henchcliffe, neurologue. "Les cellules souches pourrait révolutionner ces soins", ajoute-t-elle.
En résumé, les cellules souches permettent d’éviter la prise de médicaments à base de dopamine. La maladie de Parkinson étant caractérisée par la dégénérescence d’une structure cérébrale, la transplantation de ces cellules, capables de remplacer les neurones perdus, constitue la base des nouvelles stratégies thérapeutiques.
Progrès technologiques
Dans le passé, on utilisait des cellules humaines provenant d'embryons avortés. Bien que ces greffes aient pu survivre et fonctionner pendant de nombreuses années, il y avait des problèmes scientifiques et éthiques : les cellules fœtales sont en nombre limité et elles sont difficiles à contrôler. Seuls quelques patients en ont bénéficié, et certains ont développé des effets secondaires importants, tels que des mouvements incontrôlables.
Les progrès technologiques récents permettent d'assurer la qualité des cellules souches et de cultiver en laboratoire des quantités pratiquement illimitées de cellules nerveuses productrices de dopamine. Le choix du matériau de départ s'est également élargi, grâce à plusieurs lignées de cellules souches embryonnaires humaines. Les premiers essais cliniques de transplantation systématique utilisant des cellules souches ont débuté l’année dernière au Japon.
Obstacles biologiques, pratiques et commerciaux
"Les deux prochaines décennies pourraient voir apparaître des cellules souches qui sont faites sur mesure pour les patients ou des groupes de patients spécifiques", explique Patrik Brundin, directeur du Center for Neurodegenerative Science. Mais pour ce faire, "il y a plusieurs obstacles biologiques, pratiques et commerciaux qui doivent être surmontés", conclut-il.
La maladie de Parkinson est la maladie neurologique qui a le plus augmenté entre 1990 et 2015 : le nombre de ses victimes a doublé. Fin 2015, le nombre de patients parkinsoniens traités était de l’ordre de 160 000, avec environ 25 000 nouveaux cas par an. 17% des nouveaux cas étaient âgés de moins de 65 ans. En 2030, le nombre de patients parkinsoniens aura augmenté de 56% par rapport à 2015, avec une personne atteinte sur 120 parmi celles âgées de plus de 45 ans.