Certains allergènes alimentaires "classiques", comme les arachides ou les crustacés, sont désormais bien appréhendés. Mais les signalements reçus par le Réseau d’Allergo Vigilance® (RAV) ont permis d’identifier des allergènes "émergents", à savoir : le sarrasin, le lait de chèvre et de brebis, le kiwi, le pignon de pin, l’α-galactose (glucide présent dans la viande de mammifère), les pois et les lentilles.
Mise à jour régulière de la liste des allergènes alimentaires
Le sarrasin et le lait de chèvre ou de brebis ont par exemple provoqué autant d’allergies graves que les mollusques et le soja, soit une soixantaine de signalements en 16 ans. Le kiwi, le pignon de pin et à l’alpha-galactose sont à l’origine de plus d’1% des cas d’allergie graves recensés, et sont donc plus problématiques que les allergies à la moutarde et aux sulfites.
"Ces allergènes présentent un risque d’anaphylaxies, c’est-à-dire de réactions allergiques graves, parfois plus élevé que certains allergènes de mention obligatoire, listés dans le règlement européen", peut-on lire dans un communiqué. "L’Anses recommande donc la mise à jour régulière de la liste des allergènes alimentaires qui doivent être signalés afin de mieux prévenir le risque d’allergie grave".
L’anaphylaxie est une réaction allergique grave
L’anaphylaxie est une réaction allergique grave, qui peut être mortelle si elle n’est pas soignée à temps. Elle peut revêtir différentes formes cliniques, affectant un ou plusieurs organes avec une intensité variable : urticaire (éruption similaire à des piqûres d’orties), œdème du visage et œdème de Quincke (spasme laryngé) ; difficultés respiratoires, crise d’asthme (spasme bronchique) ; signes digestifs (douleurs abdominales, nausée, vomissement, diarrhée) ; malaise (pâleur, sensation de mort imminente, chute de tension), perte de connaissance, voire coma.*
Les allergies émergentes moins graves n’ont jusqu’ici jamais été recensées. A partir de ce constat, l’Anses "recommande aux pouvoirs publics d’améliorer les dispositifs de recueil de données relatives aux allergènes alimentaires, ainsi que l’évaluation de l’incidence ou de la prévalence des allergies, afin de mieux orienter les études et recherches sur les allergies alimentaires".
Dissémination de nouveaux allergènes
Actuellement, quelques 3% de la population aurait une allergie alimentaire évolutive et 8% des enfants une allergie alimentaire, ce chiffre incluant les dermatites atopiques. En 1970, seulement 1% de la population était concerné. Il y a cinq ans, les malades étaient deux fois moins nombreux qu'aujourd'hui.
"L'évolution des modes de vie, la disponibilité pour le plus grand nombre d'aliments en provenance de pays lointains, la transformation toujours plus poussée des produits alimentaires contribuent à la dissémination de nouveaux allergènes, parfois sous forme masquée, ce qui crée des difficultés pour l'évaluation des risques", note le ministère de la Santé.
Source : Inserm.