Selon une étude publiée dans la revue Circulation, les patients transgenres soumis à une hormonothérapie présentent un risque élevé de problèmes cardiovasculaires graves, notamment d'accident vasculaire cérébral (AVC), de crise cardiaque et de caillot sanguin.
Perdre du poids avant de commencer le traitement
"À la lumière de nos résultats, nous demandons instamment aux médecins et aux personnes transgenres d'être conscients de ce risque cardiovasculaire accru", a déclaré Nienke Nota, chercheuse en endocrinologie à Amsterdam et auteure de l’essai. "Il peut aussi être utile de réduire les facteurs de risque en arrêtant de fumer, en faisant de l'exercice, en mangeant sainement et en perdant du poids avant de commencer le traitement", ajoute-t-elle. D’autant plus que les personnes transgenres peuvent avoir des facteurs de stress psychosociaux supplémentaires, qui augmentent encore le risque cardiovasculaire.
Ces nouvelles données se basent sur les dossiers médicaux de 3 875 Néerlandais ayant suivi un traitement hormonal entre 1972 et 2015 dans le cadre de leur transition sexuelle. Plus précisément, l'analyse a porté sur 2 517 femmes transgenres, âgées en moyenne de 30 ans, et 1 358 hommes transgenres, âgés en moyenne de 23 ans, tous suivis pendant une petite dizaine d’années. Pour évaluer le risque, les chercheurs ont déterminé chez eux l'incidence des événements cardiovasculaires graves, donc les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux et les caillots sanguins, puis l’ont comparée à celle de la population générale.
Deux fois plus d'AVC
L'expérience a montré que les femmes transgenres (nées femmes, NDLR) ont eu plus de deux fois plus d'AVC que les femmes (29 contre 12) et presque deux fois plus que les hommes (29 contre 16). Il y a aussi eu cinq fois plus de caillots sanguins chez les transsexuelles (73) que chez les femmes (13) et 4,5 fois plus que chez les hommes (73 contre 16). Les crises cardiaques ont été plus de deux fois plus fréquentes chez les femmes transsexuelles (30) que chez les femmes (13).
Dans la même logique, le risque de crise cardiaque était trois fois plus élevé chez les hommes transgenres que chez les femmes (11 contre 3). L’étude étant fondée uniquement sur un examen des dossiers médicaux, elle ne tient pas compte d’autres facteurs de risque comme le tabagisme, les facteurs de stress psychosociaux, les habitudes alimentaires et l'exercice.