Plus d’un milliard de personnes souffrent d’une carence en vitamine D à travers le monde. Généralement, la vitamine D est associée à la bonne santé des os. Or, une carence peut aussi être un facteur de risque de dépression, de schizophrénie, de maladie cardiovasculaire, de diabète ou encore de cancer. Aujourd’hui, le taux de vitamine D est évalué dans le sang. Mais cette technique manque de précision. En effet, le bilan sanguin présente le taux de vitamine D à un moment donné alors que ce dernier change au fil des saisons. Ainsi, les carences sont les plus récurrentes en hiver, en absence de soleil.
Évaluer le taux de vitamine D sur la durée
Des chercheurs irlandais, du Trinity College Dublin et du Saint James’s Hospital, ont réussi pour la première fois à mesurer la vitamine D dans les cheveux. Ces derniers, qui poussent d’environ 1cm par mois, peuvent refléter le taux de vitamine D sur plusieurs mois et non plus sur un moment précis. L’étude est publiée dans la revue Nutrients. "Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour établir la relation exacte entre la concentration de vitamine D dans le sang et dans les cheveux au fil du temps. Nous devons également étudier différents facteurs susceptibles d’influer le taux de vitamine D dans les cheveux, les plus évidents étant la couleur et l’épaisseur des cheveux, ou l’utilisation de produits capillaires tels que les teintures", détaille Lina Zgaga, auteure principale de l’étude.
Faire un saut dans l’Histoire
Selon les chercheurs, cette découverte permettrait aussi de comprendre l’historique des taux de vitamine D chez chaque patient. Plus une personne a les cheveux longs, plus il serait possible d’analyser le taux de vitamine D des derniers mois, voire des dernières années ! Un moyen, pour les médecins, de mettre en oeuvre des stratégies adéquates à chaque patient afin de maintenir un taux de vitamine D stable.
Les auteurs de l’étude vont même plus loin. Grâce à leur découverte, il serait possible d’analyser les taux de vitamine D de nos ancêtres. Les cheveux, comme les dents, font partie des matériaux les plus durables après le décès. "Il est donc possible d’évaluer pour la première fois le taux de vitamine D des populations historiques: l’ère élisabéthaine, les vikings, celtes, romains, chinois, égyptiens", se félicite Eamon Laird, co-auteur de l’étude.