Arrêter de fumer peut avoir des impacts sur le très long terme. Pour preuve et selon une nouvelle étude, les personnes qui ont cessé de consommer des cigarettes présentaient trente ans après un risque moindre de développer une polyarthrite rhumatoïde.
Le système immunitaire peut être modifié de façon permanente
Après l’analyse de deux grandes cohortes, les femmes qui ont cessé de fumer il y a 30 ans ou plus présentaient une diminution de 37% du risque de contracter une polyarthrite rhumatoïde comparativement à celles ayant récemment arrêté. Néanmoins, un risque "légèrement élevé" de développer la maladie était toujours présent 30 ans après l'arrêt du tabac, ce qui suggère que "chez certaines personnes, le système immunitaire peut être modifié de façon permanente par le tabagisme".
Par parvenir à ces résultats, les chercheurs ont analysé les données de l'Étude sur la santé des infirmières (1976-2014), qui portait sur 117 182 femmes, et de l'Étude sur la santé des infirmières II (1989-2015), qui portait sur 113 550 femmes. "Dans cette vaste étude prospective, nous avons observé que l'arrêt prolongé du tabagisme réduisait le risque de polyarthrite rhumatoïde comparativement aux personnes qui ont récemment cessé de fumer, ce qui suggère que ce changement de comportement peut retarder ou même prévenir l'apparition de cette pathologie", concluent les auteurs.
Une maladie inflammatoire chronique des articulations
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire chronique des articulations évoluant par poussées. C'est une maladie auto-immune, mais plusieurs facteurs immunologiques, génétiques, hormonaux, environnementaux... sont nécessaires pour qu'elle se déclenche.
Sans traitement, la maladie atteint progressivement de nouvelles articulations et entraîne la déformation ou la destruction progressive des articulations touchées (souvent celles des mains et des pieds). Dans certaines formes plus rares de la maladie, des manifestations extra-articulaires apparaissent, touchant d'autres organes.