Après avoir suivi une immunothérapie orale (eOIT), certains allergiques aux oeufs ont été en mesure d’en manger sans risque pendant cinq ans. C’est le résultat d’une nouvelle recherche, présentée par sa directrice Edwin Kim à la conférence annuelle de l'American Academy of Allergy, Asthma and Immunology (AAAAI).
Tranquillité d'esprit
"L'allergie aux œufs est l'une des allergies alimentaires les plus courantes et apparaît généralement dans la petite enfance. Elle présente un risque important de réactions allergiques graves et nuit à la qualité de vie des enfants allergiques", a déclaré Edwin Kim. "Bien que l'allergie disparaisse généralement avec l'âge, elle peut durer plus longtemps. Tout traitement qui peut permettre l'introduction de l'œuf dans l'alimentation d'une personne allergique procure des bienfaits nutritionnels et une tranquillité d'esprit pour le patient et sa famille", ajoute-t-elle.
55 patients âgés de 5 à 11 ans, tous allergiques aux œufs, ont reçu soit une immunothérapie, soit un placébo. Les traitements ont duré jusqu'à quatre ans, au cours desquels la sensibilité des patients à l'œuf a été testée. A la fin, seuls 22% des patients ayant suivi l’immunothérapie étaient encore allergiques. "Ces résultats confirment l'efficacité de l’immunothérapie orale comme moyen sûr de désensibiliser les enfants allergiques aux œufs. Toute quantité d'œufs incorporée dans le régime alimentaire d'un patient allergique est utile", a conclu Edwin Kim.
Les symptômes d’une allergie à l'oeuf
Les symptômes d’une allergie surviennent généralement quelques minutes seulement après que l’oeuf a été consommé. Cependant, il est également possible que des réactions apparaissent de 2 à 4 heures après l’ingestion. Voici les symptômes les plus courants : nausées, vomissements ; crampes ; diarrhée ; sensation de picotement dans la bouche ; éruptions cutanées et rougeurs ; démangeaisons, urticaire, eczéma ; écoulement nasal, éternuement ; difficulté à respirer, toux, respiration sifflante ; yeux irrités et larmoyants.
La prévalence de l'allergie à l'oeuf est estimée à environ 9,5% de la population infantile et 1,5% de la population générale en France. Actuellement, quelques 3% de la population aurait une allergie alimentaire évolutive et 8% des enfants une allergie alimentaire, ce chiffre incluant les dermatites atopiques. En 1970, seulement 1% de la population était concerné.
Dissémination de nouveaux allergènes
"L'évolution des modes de vie, la disponibilité pour le plus grand nombre d'aliments en provenance de pays lointains, la transformation toujours plus poussée des produits alimentaires contribuent à la dissémination de nouveaux allergènes, parfois sous forme masquée, ce qui crée des difficultés pour l'évaluation des risques", note le ministère de la Santé.