Le cancer est une des plus dures épreuves qui soit. Et pour ceux qui y survivent, gérer l’après est souvent très difficile. Une étude américaine vient ainsi de mettre en lumière le fardeau financier qu’ont supporté d'anciens malades. Sur 872 jeunes ayant été atteints d’un cancer, 14,4% ont emprunté plus de 10 000 dollars, et 1,5% ont déclaré que leur famille ou eux-mêmes avaient perdu leur activité professionnelle à cause du prix des traitements.
Emprunter plus de 10 000 dollars
Par ailleurs, 58% de la cohorte a indiqué que même guérie, la maladie mettait toujours à mal leurs capacités physiques et mentales, notamment au niveau professionnel. Les personnes ayant subi une chimiothérapie étaient trois fois plus susceptibles d'avoir emprunté plus de 10 000 dollars, et trois fois plus susceptibles d’avoir une santé mentale altérée, capable de nuire à leur travail.
Les chercheurs ont sondé 872 jeunes adultes âgés de 18 à 39 ans durant les 5 ans suivant le diagnostic de cancer, et au moins un an après la fin du traitement. La cohorte comprenait : 241 survivantes au cancer du sein, 126 survivants au cancer de la thyroïde, 126 survivants à la leucémie ou à un lymphome et 342 survivants à d'autres types de cancer.
"Ma mémoire n’était plus comme avant"
En France, contrairement aux Etats-Unis, les soins sont remboursés, mais 17% des ex-malades récemment interrogés par l’Observatoire sociétal des cancers n’ont jamais repris le travail, et tout ne se passe pas pour le mieux pour ceux qui y parviennent.
"Quand j’ai repris le travail, j’avais le cerveau qui fonctionnait complètement au ralenti. Je ne sais pas si c’est la chimio qui grille les neurones, mais j’avais l’impression que ma mémoire n’était plus comme avant, je n’intégrais plus les trucs. Il m’a fallu beaucoup de temps pour que je me remette dans le rythme. J’ai trouvé la reprise du travail très difficile", raconte Martine, 15 ans après ses traitements.
Un reste à charge 25 ans après
1 Français atteint d’un cancer sur 2 déclare aussi avoir un reste à charge entre 2 et 5 ans après la fin des soins. Ils sont même encore presque 2 sur 10 à en déclarer plus de 25 ans après les thérapies.
Cela peut être les frais de transports pour les examens de suivi (26% des personnes ayant un reste à charge); des médicaments peu ou pas remboursés qui sont encore prescrits dans la période de l’après cancer pour prévenir ou soigner les effets indésirables (29%); des consultations avec des professionnels comme des psychologues, des diététiciens... (26%); des dépassements d’honoraires par exemple pour les opérations de reconstruction mammaire ou de changement d’implant mammaire plus de 10 ans après la fin des traitements (23%), ou encore des problèmes dentaires (18%).