Après huit ans de baisse consécutive, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé mardi 26 février sur RTL une hausse des tarifs hospitaliers, qui fixent le budget des hôpitaux. "Les tarifs seront en hausse de 0,5 %, l'étau permanent sur l'hôpital va pouvoir être desserré cette année", a-t-elle expliqué, vantant une "décision historique".
"Nous avons été entendus"
En 2019, "l’enveloppe de financement des établissements ayant une activité de médecine, chirurgie et obstétrique (MCO), incluant les tarifs, le financement à la qualité et la forfaitisation du financement de certaines pathologies chroniques, progressera de 0,5%", a détaillé le ministère dans un communiqué.
Cette hausse devrait concerner la psychiatrie (+100 millions d'euros) et la chirurgie obstétrique (+250 millions d'euros). Au total, ce sont 2 milliards d'euros supplémentaires qui vont être ajoutés au budget des hôpitaux français. "Nous avons été entendus" s’est félicité Lamine Gharbi, président de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), "remerciant le gouvernement et la ministre pour ce geste fort", rappelant que "que beaucoup d'établissements hospitaliers, dans le public comme dans le privé, sont en grande difficulté".
"Un peu d'oxygène au système"
"C’est un signal positif et la contrepartie des efforts fournis ces dernières années par les hôpitaux", à qui l’on demande encore "660 millions d’euros d’économies" en 2019, a confirmé son collègue de la Fédération hospitalière de France (FHF) Frédéric Valletoux. "Cela donne un peu d'oxygène au système" estime-t-il, même si cela ne devrait influencer "qu'à la marge" le déficit des hôpitaux publics, attendu selon lui autour "d'un milliard d’euros fin 2019".
Ces hausses des tarifs hospitaliers seront officiellement traduites dans le prochain budget de la Sécurité sociale. Avec ce geste, Agnès Buzyn assure rester dans l'enveloppe qui a été votée par le parlement pour l'assurance-maladie. "Nous faisons un effort considérable où nous mettons la pression sur les prix des médicaments. Les industriels ne sont pas contents, mais ça nous permet de dégager des marges de manoeuvre pour les hôpitaux", affirme-t-elle.