Se tartiner de crème solaire toutes les deux heures, le conseil refleurit chaque année à l’approche de l’été. Ce week-end, il est temps d’en remettre une couche. Non seulement parce que les 1ers rayons du soleil font enfin leur apparition sur la France mais aussi parce qu’une étude australienne vient de démontrer que les crèmes solaires ralentissent effectivement le vieillissement de la peau.
Pour en faire la démonstration, les chercheurs ont recruté 903 personnes de plus de 55 ans qu’ils ont suivies pendant quatre ans et demi et ils les ont répartis en quatre groupes. Le 1er groupe devait appliquer de la crème solaire SPF15+ chaque matin et prendre 30mg de beta carotène, le 2ème groupe mettait lui aussi de la crème solaire quotidiennement mais ne prenait pas de nutriment, le troisième groupe utilisait la protection solaire comme il le souhaitait et prenait du beta-carotaine, et enfin le dernier groupe se contentait d’appliquer de la crème occasionnellement.
Résultat : Au terme des quatre ans et demi de l’expérience, une baisse de 24% du vieillissement cutané était observée chez les personnes qui avaient utilisé la crème solaire quotidiennement et qui avait renouvelé cette application en cas de baignade ou de sortie prolongée. Le Pr Adèle Green, auteur de ce travail, indique ainsi que « les utilisateurs très réguliers ont une peau plus élastique, moins sèche, moins marquée et moins pigmentée que les personnes qui ne se protègent pas ou peu et ce, quelque soit leur âge ». En revanche, il n’y avait aucune différence significative entre les groupes qui avaient une supplémentation en beta-carotène et les autres. Il faut noter que ce travail indépendant, publié dans les Annals of internal médicine, a été financé par le Conseil australien de la santé et de la recherche médicale.
Ces résultats très nets sont particulièrement importants à une époque où de plus en plus de personnes âgées souffrent d’un vieillissement cutané pathologique. Lors du dernier congrès francophone sur la fragilité des personnes âgées qui s’est tenu en avril dernier, une étude française a montré qu’un tiers des patients hospitalisés dans les services de gériatrie du CHU de Toulouse souffraient de dermatoporose. Ce terme récent définit le syndrome d’insuffisance cutanée chronique associé à un âge avancé, à une importante dose cumulée de rayonnement solaire et à la prise de médicaments contre la dermatite atopique. Selon le dr Jean-Hilaire Saurat de l’université de Genève, « avec l’augmentation du nombre de personnes âgées, cette maladie est susceptible de devenir un problème de santé publique ». Il fait préciser que la dermatoporose peut parfois exiger une hospitalisation.