Permettre aux patients de soigner une cystiste, une otite ou une conjonctivite en leur délivrant, le soir et le week-end, des médicaments normalement prescrits sur ordonnance : ce sera peut-être bientôt possible pour les pharmaciens.
C’est en tout cas le souhait de Thomas Mesnier. Alors que la Loi Santé sera débattue dès le mois prochain à l’Assemblée nationale, le député de la majorité, vient de déposer un amendement en ce sens, révèle France Info ce jeudi 28 février.
Faciliter l’accès aux soins
L’objectif de cet amendement est simple : pouvoir "dépanner" les patients qui, lors des week-ends ou en soirée, souhaitent soigner une affection bénigne pour laquelle les pharmaciens requièrent habituellement une prescription de la part d’un médecin.
"En cas de petite urgence, il est souvent difficile pour les Français d'avoir accès à une solution hormis d'aller aux urgences quand un médecin traitant n'est pas disponible", explique à nos confrères de France Info Carine Wolf-Tahl, pharmacienne à Rouen et présidente de l'Ordre des pharmaciens, à l’origine du texte. "Ce que nous proposons, c'est que les pharmaciens dans des pathologies qu'on va dire bénignes ou des petites urgences, puissent délivrer un médicament qui est normalement prescrit par un médecin, type cystite, conjonctivite, petite dermatite inflammatoire."
Selon la présidente de l’Ordre des médecins, cet amendement répond à un vrai besoin. "Dans la vraie vie, ça nous arrive [...] que des pharmaciens délivrent sans l'ordonnance. C'est donc justement pour encadrer ces pratiques-là, sécuriser ces pratiques-là et faciliter l'accès aux soins que nous serions ravis de voir cet amendement voir le jour."
Pas question cependant d’autoriser la délivrance de médicaments pour des pathologies sévères ou lourdes : le texte précise bien que des règles strictes vont être énoncées, et qu’elles seront mises en application en accord avec les médecins traitants.
Ce n’est pas la première fois que le député Thomas Mesnier dépose un amendement réclamant la délivrance par les officines de médicaments sans ordonnance. À l’automne dernier, un texte similaire avait été retoqué par l’Assemblée lors du vote de la loi de financement de la Sécurité sociale. Les principaux syndicats de médecins s’y étaient fermement opposés, arguant que la santé des patients pourrait être mise en danger en cas d’erreur de diagnostic posé par les pharmaciens.