A l'image d'Octobre rose qui vise à sensibiliser le grand public au cancer du sein, Mars bleu veut attirer notre attention sur le cancer colorectal (aussi appelé cancer du côlon), qui se situe au troisième rang des cancers les plus fréquents en France, tous sexes confondus : le deuxième chez les femmes et le troisième chez les hommes. Il survient en grande majorité chez les personnes âgées de 50 ans et plus.
En 2015, 43 068 cancers du côlon ont été diagnostiqués en France (23 535 hommes et 19 533 femmes) et 17 833 décès ont été recensés (9 337 chez les hommes et 8 496 chez les femmes). La moyenne d'âge des patients était de 71 ans chez l’homme et 75 ans chez la femme.
#Parlonsfesses
Malheureusement, même si le taux de mortalité lié à cette maladie semble baisser depuis 2005, le taux de participation à l'examen de dépistage demeure encore très faible à 33,5% - seules 4 personnes sur 10 suivent les recommandations sur la fréquence de l'examen de dépistage. Alors que détecté tôt, le cancer du côlon peut être guéri dans 9 cas sur 10. C'est pour cette raison que La ligue contre le cancer lance l'opération "Mars bleu" ponctuée d'un slogan accrocheur ayant pour but de briser les tabous autour du dépistage : #Parlonsfesses.
Mars ouvre la campagne de dépistage organisé du cancer du côlon. Venez nous rencontrer, échanger et poser vos questions tout au long du mois de mars (planning ci-dessous).
— Ligue Cancer Paris (@LigueCancer75) 1 mars 2019
Vidéo de La Ligue contre le cancer sur le dépistage du cancer colorectal :https://t.co/ge7NniD7Fe pic.twitter.com/byC2SGXdjo
Les tabous qui entourent ce dépistage persistent en effet et contribuent à placer ce cancer à un rang encore trop élevé. Gratuit, fiable et rapide à réaliser, le dépistage s'adresse aux personnes de 50 à 74 ans.
Quand pratiquer une coloscopie ?
La coloscopie est par exemple couramment pratiquée en France. Tous les deux ans, un courrier invite les femmes et les hommes âgés de 50 à 74 ans à se faire dépister, soit 18 millions de personnes. Depuis le mois d’avril 2015, le programme national de dépistage organisé repose sur le test immunologique. "Ce test est simple, performant, rapide à faire et indolore. Il est à réaliser chez soi et pris en charge à 100% sans avance de frais", détaille Santé publique France dans une note d'information.
Ce test consiste en un prélèvement des selles et est réalisé par 80 000 à 85 000 personnes chaque semaine. "Le fait de le faire en une seule fois c'est parfait, il n'y a aucune raison de ne pas le faire", témoigne Suzy, 63 ans, Basse-Normandie. Si les résultats de ce test sont positifs, le médecin prescrit alors une coloscopie. Cet examen permet en effet de biopsier (prélèvement d'un fragment de tissu pour l'étudier au microscope) d'éventuelles lésions du côlon, ou parfois de les enlever. Dans certains cas, une radio de l'intestin viendra compléter l'examen. Pour effectuer une coloscopie, vous devez être à jeun, c'est à dire n'avoir ni mangé, ni bu, ni fumé, car votre côlon doit être propre. Le médecin vous demandera d'ailleurs d'ingérer un liquide de lavage intestinal avant l'examen afin de vider vos intestins.
Effectuée par un gastroentérologue, pour les personnes ayant un résultat de test positif au programme national de dépistage organisé, la coloscopie permet de mettre en évidence d’éventuelles anomalies du côlon ou du rectum. Dans près de la moitié des cas, elle ne détecte aucune anomalie. Dans environ 30 % des cas, elle détecte un polype ou adénome et dans 8 % des cas, un cancer.
Les différents traitements
Selon le stade du cancer, plusieurs traitements peuvent être proposés : la chirurgie seule en cas de lésion très localisée, le traitement chirurgical avec curage ganglionnaire et chimiothérapie adjuvante quand le mal a atteint les ganglions, et la chirurgie du côlon et des organes métastasés en cas de métastases. Cette dernière pourra être suivie ou précédée d’une chimiothérapie voire d’une thérapie ciblée. A noter que l'alimentation joue un rôle important contre le cancer colorectal : manger régulièrement des oignons, de l'ail et des poireaux pourrait en effet diminuer le risque de développer cette maladie.