À la fin du mois, nous sommes censés passer à l’heure d’été. Voté à la fin des années 70 en France, puis adopté par l’Union européenne en 1998 pour faire des économies d’énergie, le fameux passage de l’heure d’hiver à l'heure d’été (ou inversement) est aujourd'hui sérieusement remis en question.
L’Union européenne a d’ailleurs lancé un sondage en ligne, suggérant de supprimer ce changement d’heure dès l'année 2019. Une idée à laquelle plusieurs pays se sont déclarés favorables, à l’instar de l’Allemagne ou de l’Espagne. Les citoyens européens ont jusqu’à ce dimanche 3 mars minuit pour voter.
Selon un précédent sondage réalisé l’année dernière, plus de huit Européens sur dix sont d'accord pour annuler le changement d'heure. Parmi les arguments les plus évoqués par les détracteurs, la crainte de moins bien dormir arrive en tête.
Troubles de l'humeur et risque d'infarctus accru
Le changement d’heure peut en effet perturber le rythme biologique et affecter le sommeil, en particulier chez les enfants, les séniors et les personnes malades ou hospitalisées. Selon une étude américaine présentée lors de la session annuelle de l’American College of Cardilogy à Washington en 2016, le risque d'infarctus augmente de 25%, le premier lundi qui suit le changement d'heure.
D’autres facteurs liés au changement d’heure peuvent provoquer des problèmes de santé. "Le changement d'heure perturbe notre horloge interne qui contrôle nos différents rythmes biologiques. La pression artérielle, le rythme cardiaque, la température corporelle, les cycles veille-sommeil et même l'humeur et l'attention varient au cours de la journée", avait expliqué Véronique Fabre, chargée de recherche au laboratoire Neurosciences Paris Seine-IBPS (Sorbonne Université/CNRS/Inserm) dans un article publié sur le site de la Sorbonne en mars 2018.
Augmentation des accidents de la route
Mais le changement d’heure représenterait également une menace pour la sécurité. Comme l’a souligné la présidente de la commission Transports au Parlement européen Karima Delli au micro de France Info :
"Lorsque nous passons de l'heure d'été à l'heure d'hiver, il y a un pic d'accidentalité de plus de 40% notamment sur les piétons parce qu'il y a moins de luminosité donc les gens font moins attention au volant." Un argument supplémentaire en faveur de la suppression du changement d’heure ?