Dans une nouvelle étude, les apnées du sommeil ont été associées à une plus grande accumulation de protéine tau dans le cerveau, elle-même corrélée à un plus fort risque de maladie d’Alzheimer. "Des recherches récentes ont établi un lien entre apnées du sommeil et risque accru de démence, c'est pourquoi notre étude visait à déterminer si les apnées observées pendant le sommeil pouvaient être liées au dépôt de protéine tau dans le cerveau", indiquent les chercheurs en préambule.
"Problème de l’œuf et la poule"
L'étude a porté sur 288 personnes âgées de 65 ans et plus, qui ne souffraient pas de déficience cognitive. Leurs éventuels arrêts respiratoires ont été recensés par leur conjoint(e) durant plusieurs nuits. Il s’est alors avéré que 15% de la cohorte souffrait d’apnées du sommeil, et que ces malades avaient en moyenne 4,5% plus de protéine tau dans le cortex entorhinal que les autres.
"Nos résultats soulèvent la possibilité que l'apnée du sommeil affecte l'accumulation de protéine tau" dans le cerveau, a déclaré le directeur de l’essai. "Mais il est également possible que des niveaux plus élevés de protéine tau prédisposent une personne à l'apnée du sommeil, de sorte que des études plus longues sont maintenant nécessaires pour résoudre ce problème de l’œuf et la poule", conclut-il.
Privation de sommeil profond
A ce propos, une autre étude vient également de montrer comment le niveau de profondeur du sommeil peut influer sur la capacité de notre cerveau à éliminer efficacement les déchets et les protéines toxiques qui s’accumulent dans la journée. Comme le sommeil devient souvent de plus en plus léger et perturbé à mesure du vieillissement, la recherche explique potentiellement les liens entre le vieillissement, la privation de sommeil profond et le risque accru de maladie d'Alzheimer.
La maladie d’Alzheimer résulte d’une lente dégénérescence des neurones, débutant au niveau de l’hippocampe (une structure cérébrale essentielle pour la mémoire) puis s’étendant au reste du cerveau. Elle est caractérisée par des troubles de la mémoire récente, des fonctions exécutives et de l’orientation dans le temps et l’espace. Le malade perd progressivement ses facultés cognitives et son autonomie. 900 000 personnes sont touchées en France, selon l’Inserm.