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Prévention

Mal encadrée, la prise d'aspirine entraîne trop d'hémorragies

Par Virginie Galle

Un tiers des malades qui prennent un anticoagulant sont aussi sous aspirine, ce qui entraîne deux fois plus de risques hémorragiques mais pas plus de bénéfices. 

AlexLMX / istock

Prendre trop d’anticoagulants, même dans le cadre de soins préventifs, peut entraîner des risques hémorragiques importants, selon une nouvelle étude du JAMA. Consommer une aspirine tous les jours est un traitement couramment utilisé et généralement sûr pour prévenir les crises cardiaques ou les accidents vasculaires cérébraux (AVC) chez certaines personnes à risque.

Mais ici, les chercheurs ont révélé une augmentation significative des effets indésirables chez les personnes prenant à la fois de l'aspirine et de la warfarine, un anticoagulant très répandu, prescrit pour la prévention des accidents vasculaires cérébraux chez les patients souffrant de fibrillation auriculaire et de maladie thromboembolique veineuse.

Des hémorragies un an plus tard

5,7% de la cohorte qui utilisaient les deux médicaments ont eu des hémorragies un an plus tard, comparativement à 3,3% de ceux qui prenaient seulement de la warfarine. C’est surtout la prise de l’aspirine qui n’était pas cadrée médicalement. Ces résultats se fondent sur l’analyse de 6 539 patients, recrutés dans six cliniques du Michigan entre 2010 et 2017.

"Les cliniciens devraient demander à leurs patients traités à la warfarine s'ils prennent également de l'aspirine", affirme le directeur de l’étude Jordan Schaefer, hématologue. "Pour les patients qui suivent les deux traitements, les cliniciens devraient analyser leurs antécédents médicaux pour déterminer s'il est vraiment nécessaire de prendre les deux médicaments", poursuit-il.

Les deux traitements sont recommandés dans un petit nombre de cas

Les deux traitements sont cependant recommandés dans un petit nombre de cas, à savoir chez les patients qui ont récemment eu une crise cardiaque, une pose d'endoprothèses coronaires (stent), un pontage cardiaque, une chirurgie valvulaire ou une maladie artérielle périphérique. "Sur la base de ces nouvelles découvertes, nous travaillons à réduire le nombre de patients sous aspirine sans raison valable", concluent les chercheurs.