Toutes spécialités de méthylphénidate (ou ritaline) confondues, ville et hôpital compris, 738 419 boites ont été vendues en France en 2016 et 809 225 en 2017, soit une augmentation de 24% depuis le rapport précédent de l’Ansm, qui publie de nouveaux chiffres.
En derniers recours
La ritaline est un psychostimulant indiqué dans le cadre d’une prise en charge globale du trouble du déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH), chez l'enfant de 6 ans et plus. "Même si elle est parfois indispensable, les médecins ont tendance à prescrire [la Ritaline] trop rapidement car il n’y a pas d’autres solutions et qu’ils doivent aller vite", déplore cependant dans Le Parisien Hélène Fresnel, journaliste et coauteure du livre "Homo Drogus".
L’Ansm recommande en effet sa prescription en derniers recours, "lorsque les mesures correctives psychologiques, éducatives, sociales et familiales seules s'avèrent insuffisantes", tout comme la revue médicale Prescrire, qui dénonce des "effets indésirables cardiovasculaires et neuropsychiques parfois graves". Surnommée "cocaïne des enfants" et officiellement classée comme stupéfiant, la ritaline peut ralentir la croissance ou la prise de poids et entraîner un comportement anormal, des hallucinations, des idées délirantes, une dépendance ou encore une accoutumance.
Les ventes de méthylphénidate progressent depuis une dizaine d'années
Les ventes de méthylphénidate progressent depuis une dizaine d'années. Elles étaient déjà passées de 283 000 boîtes achetées en mars 2008 à 476 900 en mars 2013, soit une augmentation de presque 70% des ventes en 5 ans. Le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité touche entre 3% et 5% chez l’enfant d’âge scolaire, mais le nombre de cas dépistés augmente.
Le trouble du déficit de l'attention est caractérisé par l’association de trois signes dont l’intensité et l’expression varient selon l’enfant : déficit de l’attention, hyperactivité motrice et impulsivité. C’est uniquement lorsque ces signes deviennent handicapants pour l’enfant dans son apprentissage scolaire ou dans ses relations avec sa famille et ses amis qu’un diagnostic de TDAH pourra éventuellement être posé et qu’une prise en charge pourra être envisagée.