« On est en présence d’un virus potentiellement pandémique ». Comme de nombreux experts, Manuel Rosa-Calatrava, directeur adjoint du laboratoire de virologie et de pathologie humaine VirPath, est inquiet. Mais il ne s’agit pas du coronavirus nCoV présent au Moyen-Orient, mais bien de la grippe aviaire H7N9 qui sévit actuellement en Asie. Avant son apparition en avril dernier, signale le journal les Echos, cette souche était encore inconnue pour l’espèce humaine. Elle a déjà infecté 131 personnes avec un taux de mortalité de 27 %.
Depuis 1918, la planète a connu 3 grandes épidémies, rappelle le quotidien économique ; H7N9 pourrait signer la quatrième. Car les scientifiques ignorent tout ou presque de ce tueur en série. Les cas d’infection chez l’homme semblent associés à une proximité avec les volailles vivantes, mais les experts de l’Oms envisagent l’existence d’autres réservoirs animaux domestiques ou sauvages. Ces incertitudes rendent plus difficiles la traque du virus. Selon les agences sanitaires chinoises, le potentiel de transmission d’homme à homme de H7N9 serait plus important que les autres virus de la grippe aviaire et les altérations génétiques qu’il subit lorsqu’il franchit la barrière des espèces le rendrait encore plus contagieux.
Plus grave, en mutant, le virus a résisté aux deux antibiotiques présents sur le marché, le Tamiflu et le Relenza. C’est le constat établi par des chercheurs chinois sur deux patients et dont les travaux sont rapportés dans le Lancet.
Face à une menace grandissante, la communauté internationale s’est mobilisée pour trouver la parade. 4 vaccins candidats sont actuellement en cours de développement. Les premiers résultats sont attendus en septembre.