Dans le monde, environ un décès sur six est dû à un cancer. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un tiers de ces décès liés au cancer sont causés par des facteurs de risques ou par des comportements modifiables. Parmi ces comportements il y a le fait de ne pas faire assez de sport, de fumer, de boire de l’alcool ou encore de ne pas manger assez équilibré.
Aux Etats-Unis, une équipe de chercheurs, menée par Zachary Klaassen, oncologue au Georgia Cancer Center à Augusta (Georgie), a trouvé un autre facteur de risque de décès. Ainsi, un patient atteint d’un cancer avec des antécédents de problèmes mentaux aurait moins de chances de survivre à la maladie. Les résultats de l’étude sont publiés dans la revue British Journal of Cancer.
Un risque de décès accru de 73%
Les chercheurs ont analysé les dossiers médicaux de plus de 675 000 personnes avec un cancer diagnostiqué entre 1997 et 2014. Chaque patient souffrait de l’un des dix cancers les plus courants: cancer de la prostate, du sein, du poumon, du rein, de la vessie, cancer colorectal, mélanome, cancer de l’endomètre (corps de l’utérus), de la thyroïde et de la bouche. Près de la moitié des participants a subi une évaluation psychiatrique. Durant les cinq années qui ont précédé le diagnostic de cancer, 7 900 personnes ont bénéficié d’une aide psychiatrique urgente, plus de 4 000 ont été admises à l’hôpital en raison d’un problème de santé mentale.
Les résultats de l’étude sont sans appel: les patients hospitalisés pour des problèmes mentaux présentaient un risque de décès accru de 73%. Ceux qui ont bénéficié d’une aide psychiatrique d’urgence de la part d’un médecin étaient plus susceptibles de mourir de leur cancer de 36%. Enfin, ceux qui ont consulté un médecin généraliste à propos d’un problème de santé mentale avaient 5% de risques en plus de mourir.
Le corps se défend moins bien face au cancer
"Les antécédents psychiatriques récents devraient être un signal d’alarme pour tous les médecins et infirmières traitant des patients atteints d’un cancer", déclare Zachary Klaassen. Il ajoute: "Il est essentiel que nous surveillions de près ces patients pour nous assurer qu’ils reçoivent les meilleurs soins possibles et qu’ils font l’objet d’un suivi, notamment lorsqu’ils ratent des rendez-vous". Pour Klaassen, le stress psychologique qui accompagne souvent les problèmes de santé mentale peut affecter les mécanismes de défense naturels du corps. Ainsi par exemple la dépression liée au stress pourraient influer sur la capacité de notre corps à détecter le cancer et à lutter contre lui.