Fumer la chicha (ou narguilé) peut endommager le cœur et les vaisseaux sanguins, alerte l'American Heart Association dans un communiqué signé par plusieurs experts. "La fumée des chichas contient des substances nocives et l'American Heart Association recommande fortement d'éviter l'usage du tabac sous quelque forme que ce soit", a déclaré Aruni Bhatnagar, professeur de médecine et porte-parole du groupe.
Acroléine, plomb, cadmium, arsenic
Alors que le nombre de bars à chicha explose en France comme aux Etats-Unis, "beaucoup de jeunes croient à tort que fumer le tabac d'une chicha est moins nocif que fumer une cigarette parce que le tabac est filtré dans l'eau, mais il n'y a aucune preuve scientifique qui appuie cette affirmation. Il y a en revanche des preuves qui indiquent que le narguilé crée une dépendance et peut mener au tabagisme", poursuit-il.
En plus du monoxyde de carbone, la fumée des chichas contient d'autres produits chimiques potentiellement nocifs qui peuvent affecter le système cardiovasculaire, notamment la nicotine, les polluants atmosphériques, les composés organiques volatils, les hydrocarbures aromatiques polycycliques, l'acroléine, le plomb, le cadmium et l'arsenic.
Les utilisateurs sont essentiellement des hommes
"Il est de plus en plus évident que la chicha affecte la fréquence cardiaque, la régulation de la tension artérielle, l'oxygénation des tissus et la fonction vasculaire à court terme", explique encore les membres de l'American Heart Association. La chicha augmente aussi les risques de diabète, d’obésité et de cancer du poumon.
Une récente enquête à établi qu’en France, les utilisateurs sont essentiellement des hommes (87%). Plus de la moitié fument plus d'une fois par semaine, presque toujours le soir (85%), et surtout le week-end (70%). Dans plus de la moitié des cas, l’inhalation dure de 40 à 60 minutes.
"Les adultes de 18-75 ans sont 6% à déclarer fumer la chicha (ou le narguilé), la grande majorité la fumant occasionnellement. Cet usage se développe depuis quelques années parmi les adolescents. En 2014, deux adolescents de 17 ans sur trois l’avaient déjà expérimentée (65 %), dont 40 % qui l’ont utilisée plus de dix fois, soit un quart des adolescents de 17 ans", complète l’observatoire des drogues et des toxicomanies.