Réduire sa pression artérielle sans effort, c’est possible : il suffit de faire la sieste. Des chercheurs montrent que c'est aussi efficace que certains médicaments ou que la diminution de la quantité de sel ou d’alcool dans l’alimentation. Leurs résultats ont été présentés lors du Congrès du Collège Américain de cardiologie.
Des causes multiples
La pression artérielle, aussi appelée tension artérielle, correspond à la pression à laquelle le sang circule dans les artères. Lorsque elle est trop élevée, on parle d’hypertension artérielle (HTA). Cela peut être dû à des facteurs génétiques, à une trop forte consommation de sel, à la sédentarité ou tout simplement au vieillissement des artères.
Plus la sieste est longue, plus les effets sont positifs
Réduire la consommation de sel et d’alcool permet de diminuer la pression artérielle, en moyenne, de 3 à 5 mm de mercure (mm Hg). En prenant des médicaments contre l’hypertension, cette baisse atteint entre 5 et 7 mm Hg. Dans cette recherche, les scientifiques ont mobilisé 212 participants, âgés de 62 ans en moyenne et avec une pression artérielle d’environ 129,9 mm Hg. Tous ont reçu les mêmes médicaments, mais une partie d’entre eux a fait des siestes : ceux qui ont dormi avaient une pression artérielle moins élevée (5 mm Hg en moyenne) sur 24 heures. Or, d’après les chercheurs, une réduction de 2 mm Hg suffit pour réduire de 10 % risque d’accidents cardiovasculaires. Plus les personnes dorment dans la journée, plus la pression artérielle diminue : chaque heure de sieste équivaut à une baisse de 3 mm Hg sur la pression artérielle moyenne du jour.
Une première étude réalisée en 2015
Ce n’est pas la première étude de cette équipe de recherche : en 2015, ils avaient déjà constaté les effets positifs de la sieste en milieu de journée sur des personnes atteintes d’hypertension artérielle. "Plus le niveau de pression artérielle est élevé, plus les effets des efforts pour la réduire seront prononcés", précise le Dr Kallistratos, auteur. Cette nouvelle recherche, sur une population non-hypertendue, confirme l’intérêt des siestes dans la lutte contre la HTA. En France, 14 millions de personnes sont concernées.