569 personnes sont mortes d’Ebola depuis le mois d’août en République démocratique du Congo et 900 cas déclarés ont été recensés. Les experts craignent que ce chiffre augmente considérablement, car depuis quelques mois, les violences à l’encontre des centres de soin se multiplient. Une nouvelle attaque a eu lieu samedi 9 mars dans la ville de Butembo, faisant un mort.
Des attaques répétées contre des centres de MSF
Le 1er mars dernier, Médecins sans frontières a annoncé son retrait du principal foyer de l’épidémie, la région du Nord Kivu, après deux attaques successives contre l’un de ses centres. "Sept mois après le début de la plus importante épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo, et dans un climat de méfiance croissante de la part de la communauté, la riposte ne parvient pas à prendre le dessus", a déclaré l’organisation internationale dans un communiqué jeudi 7 mars. Selon ce dernier, l’épidémie n’est pas maîtrisée.
#DRCongo | In light of two recent violent attacks on our #Ebola Treatment Centers, we have no choice but to suspend our activities in Butembo and Katwa until further notice. https://t.co/9e7yYzQeFu
— MSF International (@MSF) 1 mars 2019
La méfiance de la population
Un autre facteur aggrave la crise : la méfiance des populations. D’après MSF, l’utilisation de forces armées et de la police pour pousser les habitants à adopter les mesures d’hygiène contre la maladie n’ont fait que renforcer les inquiétudes et les doutes. En décembre, plus d’un million de personnes, habitant dans les zones touchées par la maladie, ont été confinées chez elle et empêchées de voter à l’élection présidentielle. La mesure a contribué à la méfiance généralisée : pour certains Congolais, l’épidémie serait une manigance politique. Aujourd’hui, les conséquences sont visibles par les soignants : 40 % des décès ont eu lieu hors de l’hôpital et pour 35 % des cas, l’origine de la contamination reste inconnue.
C’est la dixième épidémie d’Ebola dans le pays, mais elle semble particulièrement violente. Selon la revue Nature, le taux de mortalité atteint 60 %, soit plus que lors de l’épidémie de masse qui a touché l’Afrique de l’Ouest entre 2014 et 2016.