Onze nouveaux-nés sont décédés entre le 7 et le 8 mars à la maternité "La Rabta" qui fait partie d'un important complexe hospitalier de la capitale tunisienne. "Les éléments de l’enquête en cours s’orientent vers une infection nosocomiale sévère, dont le point de départ est un produit d’alimentation parentérale ", c’est-à-dire administré par sonde gastrique, a indiqué la société tunisienne de pédiatrie dans un communiqué. Le ministère de la Santé a indiqué dans un communiqué le 9 mars au soir que les décès ont "probablement" été causés par un "choc septique" dû à une infection du sang.
Le ministre tunisien de la Santé, Abderraouf Chérif, a démissionné après le tollé provoqué par ces décès.
« Je ne sais pas comment il est mort, je n’ai pas eu d’explications », raconte un homme sur une chaîne de télévision tunisienne, samedi 9 mars, selon le journal Le Monde qui explique qu'il a dû payer 560 dinars (environ 164 euros) pour pouvoir sortir le corps de son enfant de l’établissement.
La société tunisienne de pédiatrie a appelé "les autorités à faire toute la lumière" sur les faits et rappelé "les conditions précaires dans lesquelles exercent les professionnels de santé et l’urgence de prendre des décisions pour sauver l’hôpital public". Une enquête médicale a été ouverte, a précisé un porte-parole du ministère. Cette enquête interne vise aussi à vérifier l’organisation du service concerné en matière d’hygiène et de gestion de sa pharmacie.
Et une autre enquête, judiciaire cette fois, a été ouverte pour déterminer les responsabiltés dans ces onze décés de nouveaux-nés.
"Des mesures de prévention et de traitement ont été prises afin d'éviter d'autres victimes", souligne un communiqué du ministère de la Santé tunisien.