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Prévention

La cigarette électronique, responsable de maladies cardiaques et de dépression ?

Par Johanna Hébert

Les adeptes de la cigarette électronique seraient plus touchés par des maladies cardiovasculaires, coronariennes et par la dépression que les non-vapoteurs. 

vchal / istock

Deux arguments poussent les fumeurs à troquer le tabac pour la cigarette électronique : le coût et la santé. S’il est indéniable que vapoter est plus économique qu’acheter des paquets de cigarettes – en France en tout cas –, l’impact sur la santé n’est pas encore certain. La cigarette électronique est récente, elle a fait son apparition et s’est démocratisée ces dernières années.

Selon une étude dévoilée le 7 mars dernier aux Etats-Unis, et qui sera présentée lors du 68ème Congrès de l’American College of Cardiology, les vapoteurs souffrent plus souvent de maladies cardiaques que les non-vapoteurs.

34% de plus de crises cardiaques

Il s’agit de l’une des études les plus importantes à ce jour sur le sujet. Elle porte sur une enquête nationale menée auprès de 96 467 personnes en 2014, 2016 et 2017. D’après les observations des chercheurs, les adeptes de la cigarette électronique sont 34% plus susceptibles d’avoir une crise cardiaque que les non-vapoteurs. "Jusqu’à présent, on savait peu de choses sur les événements cardiovasculaires liés à l’utilisation de la cigarette électronique", commente le Dr Mohinder Vindhyal, auteur principal de l’étude. "Ces données doivent être un signal d’alarme et déclencher des actes et une prise de conscience sur ses dangers." De plus, les vapoteurs sont 25% plus susceptibles d’avoir une maladie coronarienne, c’est-à-dire qui touche les artères, et ont 55% plus de risques de souffrir de dépression et d’anxiété.

Des résultats obtenus en prenant en compte les facteurs de risques cardiovasculaires connus, comme l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle (IMC), l’hypercholestérolémie, l’hypertension et le tabagisme. Après ajustement en fonction de ces critères, il est apparu que les risques d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), d’hypertension artérielle et de problèmes circulatoires étaient égaux chez les vapoteurs et les non-vapoteurs.

Vapoter, un moyen de sevrage tabagique efficace

En revanche, les risques chez les fumeurs de tabac sont beaucoup plus élevés que chez les non-fumeurs. Il est important de noter que cette étude est une étude d’observation. Elle n’établit pas de lien de cause à effet entre la cigarette électronique et ces problèmes de santé.

Selon le baromètre santé de Santé publique France datant de 2015, 6% des 15-75 ans vapotent actuellement. La cigarette électronique est un moyen efficace pour se sevrer du tabac. Selon un essai mené par l’Université Queen Mary de Londres, vapoter est presque deux fois plus efficace pour arrêter de fumer que d’autres substituts nicotiniques, tels que les patchs, la gomme à mâcher et les vaporisateurs. L’étude, publiée en février dernier et à laquelle ont participé 886 fumeurs, révèle que 18% des utilisateurs de cigarette électronique avaient arrêté de fumer un an après l’essai, tandis que seulement 9,9% de ceux qui utilisaient les autres alternatives y étaient arrivés. En France, 73 000 décès sont liés chaque année à l’addiction au tabac.