L’histoire peut sembler cocasse, mais elle a pourtant bien failli tourner au drame. Dans un article publié par le British Medical Journal, nous apprenons qu’une Britannique a dû être transportée d’urgence à l’hôpital alors qu’elle se trouvait en pleine séance de sexe oral.
Selon les auteurs de l’article, c’est l’arrivée imminente d’un orgasme qui aurait déclenché chez la patiente une "perte de conscience transitoire", symptomatique d’un accident vasculaire cérébral (AVC).
Une hémorragie intracérébrale déclenchée par un orgasme
C’est le partenaire de la femme qui a donné l’alerte, lorsqu’il s’est rendu compte que cette dernière était inconsciente. "Son partenaire a estimé qu'elle était inconsciente pendant deux à trois minutes et qu'aucune activité convulsive n'avait été rapportée", écrivent les auteurs.
À son arrivée aux urgences du Chelsea and Westminster Hospital de Londres, la femme était pleinement consciente et ses signes vitaux était revenus à la normale. Elle s’est simplement plainte d’un mal de tête de 6 sur 10 sur l’échelle de la douleur. Son partenaire a expliqué à l’équipe médicale que son corps s’était raidi de manière inhabituelle pendant l’acte sexuel, ce qui a conduit les médecins à pratiquer des examens supplémentaires.
"La patiente a déclaré qu’elle était en train d’atteindre l’orgasme alors qu'elle recevait un cunnilingus de son partenaire avant de perdre connaissance", écrit le Dr Yunus Gokdogan du service des urgences du Chelsea and Westminster Hospital et coauteur du rapport du BMJ. L’équipe médicale a alors soupçonné la patiente d’avoir souffert d’une syncope à médiation réflexe liée à l’activité sexuelle : il s’agit d’une perte de connaissance causée par un manque soudain s’approvisionnement de sang au cerveau.
Mais des examens plus poussés ont révélé tout autre chose. Craignant qu’elle ne souffre d’une hémorragie intracérébrale en raison de son mal de tête persistant, les médecins ont fait passer à la patiente un scanner, puis une angiographie par scanner, qui ont révélé un anévrisme de 7 millimètres sur l’artère communicante antérieure. Cet anévrisme a conduit à une hémorragie sous-arachnoïdienne, qui est une sorte d’AVC.
Un cas pas si rare
Pour les auteurs du rapport, il n’est pas si rare que surviennent des AVC pendant des rapports sexuels. En cause : les variations de pression artérielle, qui peuvent conduire à une hémorragie méningée. "Les activités qui impliquent des augmentations soudaines de la tension artérielle et de l'activité sexuelle sont bien décrites comme un déclencheur. Des études avec surveillance intra-artérielle pendant le coït montrent que pendant l'activité sexuelle, la tension artérielle, ainsi que la fréquence cardiaque, sont très labiles, avec des augmentations particulières pendant l'orgasme", écrivent-ils.
Pour traiter l’hémorragie, les médecins ont pratiqué un enroulement endovasculaire de l’anévrisme : il s’agit d’une procédure utilisant un petit cathéter qui aide à la coagulation de l’anévrisme, et ainsi empêche tout saignement.
La patiente est sortie de l’hôpital 15 jours après l’opération. Selon les auteurs du rapport, après quatre mois de congé, elle se porte bien.