Le procureur du tribunal correctionnel de Pontoise, dans le Val d'Oise, a requis 7 ans de prison, une interdiction de travailler avec des mineurs et un suivi socio-judiciaire de 5 ans à l'encontre d'un homme de 30 ans qui a transmis volontairement le sida à plusieurs femmes, dont certaines très jeunes au moment des faits.
"Je ne l’admettais pas. Pour moi c’était impossible"
Selon Le Parisien, au moins 16 victimes ont été identifiées entre janvier 2016 et janvier 2018. L'une d'elles n'avait que 13 ans lorsqu'elle l'a rencontré dans une boulangerie. Une autre, âgée de 15 ans à l'époque des faits, était en classe de troisième lorsqu'elle est tombée enceinte de lui et qu'elle a contracté la maladie. "Il s’est attaqué à moi. J’ai appris que j’étais enceinte. J’étais en troisième. J’étais déjà assez perturbée. Ensuite j’apprends que j’ai une maladie. Aujourd’hui ma vie elle est gâchée. Tous les jours, tous les soirs, je dois prendre un médicament. C’est comme une prison", raconte-t-elle, citée par le quotidien. Des jeunes filles qu'il rencontrait principalement via des sites de rencontres comme Tinder, Meetic ou Vivastreet.
Comment expliquer un tel comportement ? Le trentenaire, jugé pour administration de substance nuisible suivi d’infirmité permanente, a concédé au tribunal s'être douté qu'il était séropositif en 2016, en avoir eu la confirmation à l'été 2017, mais avoir continué à vivre dans le déni. "Je ne l’admettais pas. Pour moi c’était impossible", a-t-il reconnu face à trois de ses victimes assises au banc des parties-civiles. Il admet ne plus jamais vouloir "transmettre ce virus", ne pas avoir voulu "leur faire du mal", évoque aussi son "plaisir égoïste" et affirme que toutes étaient consentantes pour avoir des rapports sexuels sans préservatif. "Mais vous cachiez que vous étiez séropositif !", a rétorqué l'avocat des parties-civiles.
"Il était l’homme de ma vie"
Les jeunes femmes elles racontent comment elles se sont laissées avoir. "Il était l’homme de ma vie, mon âme sœur, j’était comme imbibée de lui. Il est la première personne qui m’a dit je t’aime", explique Sabrina à la barre, citée par la Gazette. Et Céline d'ajouter : "Je m’en veux d’avoir été faible à ce moment-là, de lui avoir fait confiance. Il se disait un corps sain, dans une tête saine. Je l’ai même vu prier. Il savait et il continue". Cette dernière raconte également le coup de téléphone qu'elle lui a passé pour lui avouer qu'elle était malade. "Il a pleuré, je me suis demandé s’il savait qu’il était contaminé. Puis il n’a plus jamais rappelé". Quatre jours après, il avait des rapports non protégés avec Floriane, une autre plaignante.