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Hormones

Cancer de la prostate : la testostérone diminue le risque de rechute

Par Mégane Fleury

La testostérone a longtemps été considérée comme l’une des causes du cancer de la prostate. Des chercheurs américains montrent qu’elle peut en réalité diminuer le risque de récidive. 

jarun011/ISTOCK

Le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l’homme. Malgré les soins, la maladie récidive dans environ un tiers des cas. D’après une recherche américaine, la testostérone permettrait de diminuer le risque de rechute, alors qu’elle a longtemps été considérée comme l’une des causes de la maladie. L’étude est présentée cette semaine dans le cadre du Congrès de l’association européenne d’urologie

Un risque divisé par trois

L'équipe de recherche a recruté  834 patients soignés d’un cancer de la prostate. Tous ont subi une prostatectomie radicale : un retrait de la prostate. 152 personnes ont reçu un traitement de supplémentation en testostérone pendant environ 3 ans. Les chercheurs ont ensuite testé les risques de récidive du cancer, en analysant les niveaux d’antigènes spécifiques de la prostate, une molécule produite par la prostate. Lorsque ces taux sont trop élevés, cela signifie qu'une tumeur est présente dans la plupart des cas.

La rechute concernait 5% des hommes soignés par la testostérone, alors que dans le groupe test, celui qui n’a pas reçu de testostérone, elle a touchée 15% des patients. D’après les scientifiques, le résultat final serait une division par trois du risque de récidive en trois ans. "La testostérone recule d’un an et demi l’apparition des premiers signes du cancer", explique Thomas Ahlering, auteur de cette étude. 

Un changement de paradigme 

Pendant des années, les chercheurs ont pensé que la testostérone étaient l’une des causes de ce cancer. L’une de ces recherches a même été récompensée par un prix Nobel en 1966 : celle du Dr Huggins. Dans les années 1940, il avait mené une recherche sur un groupe d’hommes et trouvé que la castration permettait d’arrêter la progression du cancer. Ses conclusions sont remises en question depuis plusieurs années par la communauté scientifique.