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Dans l'espace

Herpès : les voyages dans l’espace "réactivent" les virus dormant chez les astronautes

Par Justine Ferrari

Une nouvelle étude de la Nasa a démontré que le stress provoqué par les vols spatiaux permet aux virus dormants des astronautes d’être réactivés. Plus ils passent de temps dans l’espace, plus l’herpès, la varicelle ou le zona ont des chances de réapparaître…

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Les vols dans l’espace réactiveraient d’anciens virus de type herpès, comme l’a prouvé une étude publiée dans la revue Frontiers in Microbiology le 18 mars. Lors des recherches, les scientifiques ont prélevé des échantillons de sang, d'urine et de salive auprès d'astronautes en voyage dans l’espace. Cela a été fait avant, pendant et après de courts vols de navettes spatiales, mais aussi pendant des missions à long terme sur la Station spatiale internationale (ISS). Le virus de l'herpès a été réactivé chez plus de la moitié des astronautes.

Cellules immunitaires des astronautes

"À ce jour, le virus de l’herpès a été découvert dans les échantillons de 47 astronautes sur 89 (53%) en mission courte, et chez 14 sur 23 (61%) astronautes en mission sur l’ISS", a déclaré l'auteur principal de l'étude, Satish K. Mehta au Johnson Space Center. Ces résultats sont nettement plus élevés que dans les échantillons prélevés avant ou après le vol.

Les scientifiques pensent que cela est dû aux cellules immunitaires des astronautes, en particulier celles qui suppriment normalement les virus, qui deviennent moins efficaces lors d’un vol. Il faut néanmoins distinguer la charge virale des symptômes : seulement 6 cas d’astronautes présentant des symptômes de l’herpès ont été notés.

Un environnement plus stressant en cause

Selon les scientifiques, l’environnement stressant des vols spatiaux serait responsable du retour de ces virus. En effet, les astronautes en mission doivent s’adapter à un mode de vie complètement différent, sans gravité, et exposé aux rayons cosmiques et à des forces G très puissantes. D’autres facteurs de stress pourraient être en cause, comme le confinement, la perturbation des rythmes de sommeil et l’isolement social.

C’est pour cela que "l'ampleur, la fréquence et la durée de l'excrétion virale augmentent avec la durée du vol spatial", ajoutent les scientifiques. La présence de ces virus pourrait être un problème dans le futur : elle pourrait risquer de mettre en danger la vie des astronautes lors de missions très longue, à destination de Mars par exemple. "Il est essentiel de développer des contre-mesures pour les vols spatiaux afin d’empêcher la réactivation virale", concluent les scientifiques.