En mai 2018, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) tirait déjà la sonnette d’alarme : dans le monde, 9 personnes sur 10 respirent un air pollué ! Alors que l’organisation onusienne avançait le chiffre de 3,3 millions de décès dus à la pollution, il faudrait revoir se nombre à la hausse…
D’après les derniers chiffres d’un nouveau rapport allemand et chypriotes, 8,8 millions de personnes seraient décédées à cause de la pollution de l’air en 2015 à travers le monde (dont 2,8 millions rien qu’en Chine). En effet, 9 personnes sur 10 dans le monde respirent un air pollué… Et cela engendre de nombreux problèmes de santé, du simple asthme aux maladies respiratoires aiguës (comme la pneumonie) ou chroniques (comme le cancer du poumon), en passant par les maladies cardio-vasculaires, l’infarctus ou encore l’infection du myocarde. Ces affections cardio-vasculaires représenteraient entre 40 et 80 % de ces décès prématurés.
La pollution de l'air, plus mortelle que le tabac
Publiée dans l’European Heart Journal, cette nouvelle étude avance donc des chiffres nettement supérieurs aux dernières estimations officielles de l’OMS. Presque 9 millions de morts, "cela veut dire que la pollution de l'air fait plus de morts chaque année que le tabac, responsable de 7,2 millions de décès en 2015 selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS)", a détaillé l'un des auteurs, le professeur Thomas Münzel de l'université de Mayence (Allemagne). "On peut éviter de fumer, mais on ne peut pas éviter d'être soumis à un air pollué", précise-il.
Dans l’ensemble de l’Europe, les chercheurs estiment aujourd'hui que 790.000 morts sont dus à la pollution de l'air en 2015, dont 659.000 dans les 28 états de l'Union européenne. Ce chiffre est bien supérieur à ceux donnés par l'Agence européenne de l'environnement, dans son rapport annuel publié en octobre dernier. Elle estimait ainsi que la pollution de l'air aux particules très fines (PM2,5), au dioxyde d'azote (NO2, émis par les moteurs diesel) et à l'ozone (O3) était responsable en 2015 de 518.000 décès prématurés dans 41 pays d'Europe... bien loin de la réalité.
"Il est urgent de passer à d’autres sources d’énergie"
Maintenant que nous connaissons les vrais chiffres, les auteurs de l’étude insistent : "dans la mesure où la plupart des particules fines et des autres polluants de l’air en Europe proviennent de la combustion des énergies fossiles, il est urgent de passer à d’autres sources d’énergie".