La maladie de Parkinson est associée aux atteintes du cerveau, mais il se pourrait qu’elle naisse en fait au niveau de l’intestin, selon une nouvelle étude. Des nombreuses données vont déjà dans ce sens.
Ici, des chercheurs ont observé des taux inférieurs de la maladie chez des patients qui avaient subi une intervention appelée "vagotomie". Proposée en cas d'ulcère gastroduodénal, la vagotomie est la section chirurgicale complète ou sélective du nerf pneumogastrique, ou nerf vague, au niveau de l'abdomen. Ce nerf relie le tube digestif au cerveau.
Des problèmes gastro-intestinaux
Cinq ans après l’opération, les patients dont le nerf a été complètement enlevé étaient 40% moins susceptibles de développer la maladie de Parkinson que ceux qui ne l'avaient pas fait. "Ces résultats appuient de nouveau la théorie que la maladie de Parkinson peut commencer dans l'intestin ", explique le directeur de l’étude. "Autre argument allant dans ce sens : les personnes atteintes de la maladie de Parkinson ont souvent des problèmes gastro-intestinaux tels que la constipation, qui peuvent commencer des décennies avant qu'elles ne développent la maladie", ajoute-t-il.
Son équipe a comparé 9 430 personnes ayant subi une vagotomie à 377 200 personnes de la population générale qui ne l'avaient pas faite. La probabilité que les personnes de ces deux groupes développent la maladie de Parkinson était statistiquement similaire au début, jusqu'à ce que les chercheurs examinent le type de vagotomie qui avait été pratiquée.
La maladie de Parkinson est la maladie neurologique qui a le plus augmenté
Au total, 19 personnes (seulement 0,78 % de l'échantillon) ont développé la maladie de Parkinson plus de cinq ans après une vagotomie tronculaire (complète), comparativement à 60 personnes (1,08 %) qui ont subi une vagotomie sélective. Comparé aux 3 932 (1,15%) personnes qui n'ont pas subi d'intervention chirurgicale et qui ont développé la maladie de Parkinson après avoir été surveillées pendant au moins cinq ans, et il semble clair que le nerf vague joue un certain rôle dans le développement de la pathologie.
En France, la maladie de Parkinson est la maladie neurologique qui a le plus augmenté entre 1990 et 2015 : le nombre de ses victimes a doublé. Fin 2015, le nombre de patients parkinsoniens traités était de l’ordre de 160 000, avec environ 25 000 nouveaux cas par an. 17% des nouveaux cas étaient âgés de moins de 65 ans. En 2030, le nombre de patients parkinsoniens aura augmenté de 56% par rapport à 2015, avec une personne atteinte sur 120 parmi celles âgées de plus de 45 ans.
Trois symptômes majeurs de la maladie
Le premier critère pour poser le diagnostic de la maladie de Parkinson est la présence de deux au moins des trois symptômes majeurs de la maladie : la lenteur à initier les mouvements (akinésie), une raideur musculaire spécifique et le tremblement au repos. Le fait que les symptômes se manifestent surtout d’un seul côté du corps est assez caractéristique (on parle de manifestations asymétriques). D’autres manifestations peuvent apparaître : fatigue, apathie ou encore troubles de la motricité.*
Source :France Parkinson.