Le 22 juin au matin, les files d'attente dans les pharmacies risquent de s'allonger. En effet, c'est à partir de cette date que le Viagra, produit phare du groupe américain Pfizer, lancé en 1998, aura ses génériques en vente dans les pharmacies. Destinée à traiter les troubles de l'érection, la petite pilule bleue a déjà été expérimentée par 37 millions d'hommes dans le monde.
Et les concurrents de Pfizer ne comptent pas perdre une seule minute de vente de ce nouveau marché. Selon l'hebdomadaire Challenges, dès le 22, une quinzaine de produits différents seront disponibles en France. Les laboratoires Arrow, Actavis, Biogaran, Mylan, Zentiva et même l’israelien Teva, dans la tourmente aujourd'hui à cause de l’affaire du diurétique remplacé par un somnifère, vont lancer leur propre version du Sildénafil, le nom de la molécule du Viagra. Afin d'être sûrs de ne pas perdre une miette des gains espérés, la quasi-totalité de ces laboratoires se sont aussi appropriés, plus ou moins fidèlement, le look, devenu mythique du Viagra, un comprimé bleu en forme de losange.
Mais l'argument principal de ces entreprises pharmaceutiques sera bien évidemment une baisse conséquente du prix des petites pilules bleues.
A titre d'exemple, le laboratoire Arrow compte ainsi proposer la boîte de 4 comprimés de 100mg de Sildenafil pour 25,60 euros. En comparaison, une boîte de 4 comprimés du Viagra est vendue 72 euros en pharmacie à l'heure actuelle.
Mais le laboratoire Pfizer n' a pas dit son dernier mot et a, semble-t-il, déjà trouvé la parade à la perte de son brevet. Le géant américain va lancer son propre générique, le Sildénafil Pfizer. De plus, le Viagra lui-même restera disponible en pharmacie mais avec un prix revu largement à la baisse, de l’ordre de 25 à 35%, selon le magazine économique. Mais d''après les experts du marché des médicaments, lorsqu’un princeps tombe dans le domaine public, la sanction est cruelle. Habituellement, les génériques lui volent en quelques semaines entre 60 et 90% de ses ventes en volume.