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Drogue

THC : le cannabis fortement concentré serait responsable de nouveaux cas de troubles mentaux

Par Johanna Hébert

La consommation régulière de cannabis fortement concentré en THC serait responsable de nouveaux cas de troubles mentaux.

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Récemment, des chercheurs britanniques du King’s College de Londres ont constaté que le cannabis était de plus en plus concentré en THC. Le THC, ou delta-9-tétrahydrocannabinol, désigne la puissance psychoactive du cannabis, ce qui fait "planer" les consommateurs. Or, une autre étude britannique, réalisée aussi par des chercheurs du King’s College Londres, estime que la consommation régulière de cannabis fortement concentré en THC serait responsable de cas de troubles mentaux, de type psychose (risque multiplié par 3 si c’est du cannabis et par 5 si c’est un cannabinoïdes de synthèse). Les résultats de cette étude sont publiés dans la revue The Lancet Psychiatry.

Délires, hallucinations, altération de la perception du monde extérieur

Dans le passé, la communauté scientifique a déjà pointé le lien entre consommation de cannabis et troubles psychotiques tels que délires, hallucinations, altération de la perception du monde extérieur. La présente étude cherche à démontrer à quel point les deux sont liés. Les chercheurs ont donc examiné la consommation de cannabis et la prévalence de troubles psychotiques dans 11 sites en Europe et un au Brésil. 901 patients présentaient un premier épisode de psychose et 1 237 personnes en bonne santé.

12% des troubles psychotiques pourraient être évités en Europe

L’équipe de chercheurs a constaté des disparités selon les villes. Ainsi, dans l’ensemble, les consommateurs réguliers de cannabis très concentré en THC (à plus de 10%) avaient quatre fois plus de risques de subir des troubles psychotiques. À Londres, le risque était cinq fois plus élevé, et à Amsterdam neuf fois plus élevé ! Dans ces villes, le cannabis à fort taux de THC est "largement disponible", selon les auteurs de l’étude. C’est le cas aussi à Paris.

Toujours selon les chercheurs, si certaines variétés de cannabis n’existaient plus, 12% de premiers épisodes psychotiques pourraient être évités en Europe. "Nous fournissons la première preuve directe que la consommation de cannabis a un effet sur la variation de l’incidence des troubles psychotiques", concluent-ils. La communauté scientifique a depuis longtemps des soupçons sur le fait que la consommation régulière de cannabis pourrait causer l’apparition de troubles psychologiques. Toutefois, il est très compliqué d’établir ce lien, car les premiers symptômes d’un trouble psychotique peuvent être légers. Il est donc difficile d’établir si la maladie mentale s’est déclarée après le début de la consommation de cannabis ou avant.