Grady n’est pas un bébé singe comme les autres : cette jeune primate est née grâce à la transplantation de tissus testiculaires, prélevés sur son père lorsqu’il était jeune, et réimplantés à l’âge adulte. La technique prometteuse pourrait permettre d’éviter aux enfants atteints de cancer d’être stériles à l’âge adulte. Les résultats de cette expérimentation, menée au sein de l’école de médecine de l’université de Pittsburgh, sont parus dans la revue Science.
Une fécondation in vitro
Kyle Orwig, directeur de la recherche, et son équipe ont prélevé des tissus testiculaires sur cinq singes qui n’étaient pas encore en âge de procréer : leurs testicules ne produisaient pas encore de sperme. Tous ces échantillons ont été congelés jusqu’à la puberté des primates. Là, ils ont été greffés. Moins d’un an plus tard, les tissus produisaient à nouveau de la testostérone et du sperme. Les scientifiques ont eu recours à une fécondation in vitro pour créer un embryon.
200 garçons prêts à bénéficier de cette technique
Précédemment, des scientifiques avaient déjà testé cette technique sur des souris et des cochons. Grady, née en avril 2018, est sous observation continue et pour longtemps, car les chercheurs veulent s’assurer que son développement est normal avant d’envisager un développement sur l’humain.
30% des garçons soignés pour un cancer seront stériles à la puberté, c’est un effet secondaire de la chimiothérapie. Ainsi, cette méthode pourrait leur permettre d'avoir des enfants à l'âge adulte. Les chercheurs ont déjà anticipé cette possibilité : plus de 200 garçons, soignés pour un cancer, ont congelé du tissu testiculaire en 2011, afin de disposer de cette méthode lorsqu’elle sera disponible. D’après Kyle Orwig, elle pourrait l’être d’ici à 5 ans.