Violences physiques, insultes ou encore menaces, l’hôpital est par nature un lieu hors du commun où l’angoisse et l’émotion sont toujours très fortes. Ces tensions aboutissent parfois à des actes violents et le bilan est lourd. D'après le rapport 2012 de l’Observatoire national des violences en milieu de santé (Onvs), plus de 11 000 signalements d’atteintes aux biens et aux personnes ont été recensés dans 352 établissements (à 92 % publics).
8083 signalements concernent des atteintes aux personnes, « dont 7 860 hospitaliers, victimes de violence », indique le rapport. Mais ce qui inquiète encore davantage, c'est la nature de ces actes. Même si les agressions de niveau 4 de gravité (violences avec arme pouvant aller jusqu’au crime), ne représentent que 1% des atteintes aux personnes, celles de niveau 3 (violences physiques) constituent tout de même 51% des incidents recensés. Pour le reste, on dénombre 28% d'actes violents de niveau 1 (injures, insultes) et 20% de niveau 2 (menaces d’atteinte à l’intégrité physique).
Par ailleurs, les agressions émanent essentiellement des services accueiillant des patients très difficiles. La psychiatrie totalise 23% des signalements pour les atteintes aux personnes, viennent ensuite les urgences et les services gériatriques.
Si l'ensemble des signalements sont presque deux fois plus fréquents qu'en 2011, c'est parce que le nombre d'établissements déclarant les cas d'incivilité à l'Observatoire ne cesse d'augmenter. L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (APHP - 37 établissements) a ainsi rejoint le dispositif l'an dernier, déclarant du même coup 3 038 incidents.
Ces violences en milieu sanitaire sont fluctuantes selon les régions. L'an dernier, plus de 30 % des problèmes dénoncés ont eu lieu en Ile-de-France. Viennent ensuite la Basse-Normandie, le Pas-de-Calais et les Pays de la Loire avec un peu plus de 6 % chacun. Enfin, la palme de la civilité revient cette année aux Français d'outre-Mer car c'est en Martinique et en Guadeloupe que les personnels en milieu sanitaire sont le moins agressés.