Nous sommes le 27 juillet 2011. Un homme de 51 ans, père de deux enfants, décède au CHU de Rennes. Quatre jours plus tôt, il avait subi une transplantation cardiaque. Cette greffe s’est ensuivie d’une pneumonie, à laquelle le père de famille a succombé. Le CHU de Rennes a été mis en cause, notamment par trois experts, qui ont rendu leur avis entre 2013 et 2015.
En effet, ils estiment que le patient a été "victime d’une infection nosocomiale, dont la prise en charge par le CHU de Rennes n’avait pas été conforme aux règles de l’art et aux données acquises de la science". Selon ces experts, c’est bien l’infection qui a causé le décès du patient, et non pas la transplantation cardiaque.
Un traitement non adapté à l’état du patient
Toujours selon les experts de la commission régionale de conciliation (CRCI) de Bretagne, "l’hypothèse d’une infection était visible dès le matin du 25 juillet 2011". En début d’après-midi, le patient a de la fièvre et sa fréquence respiratoire augmente. Pourtant, le traitement antibiotique ne lui a été administré que le lendemain matin. En outre, "ni le spectre antibactérien appliqué, ni la posologie n’étaient adaptés à l’état du patient".
Le tribunal administratif de Rennes s’est basé sur les conclusions de ces experts et condamne ainsi le CHU de la ville à verser au total 299 033 € à la femme et aux enfants du patient décédé. L’Office national d’indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales (Oniam) est lui aussi condamné à verser la même somme.