23% des jeunes de 15 à 24 ans estiment qu’ils sont mal informés sur le sida, selon les chiffres du baromètre Ifop pour Sidaction, révélé par le Journal du Dimanche. Une augmentation de douze points par rapport à il y 10 ans. "Tous nos indicateurs montrent une situation préoccupante. Il y a un désintérêt relatif des jeunes à l'égard du sida", a expliqué Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop, au JDD.
21% des jeunes adultes déclarent ne pas avoir peur du VIH
Ainsi, 21% des jeunes adultes sondés déclarent ne pas avoir peur du VIH, et 28 % pensent que le VIH peut se transmettre en ayant des rapports sexuels protégés, ce qui est totalement faux. Une méconnaissance de la maladie due à un manque de formation sur le sujet. Un collégien sur cinq affirme n'avoir jamais reçu d'enseignement spécifique sur le Sida, et 73% des adolescents pensent être insuffisamment informés par l'Education nationale.
"Les jeunes ne se sentent pas concernés, n’ont pas l’impression d’avoir des relations à risque. Ils savent qu’il y a des médicaments contre le VIH mais pas toujours qu’ils ne guérissent pas… ils ignorent qu’à long terme, sous antirétroviraux, certains patients développent des maladies cardiovasculaires ou des désordres neurologiques précoces", déplore Françoise Barré Sinoussi, présidente de l'association Sidaction et codécouvreuse du virus en 1983. "Dans la population, les connaissances sont incomplètes, souvent erronées. Les jeunes ne se protègent pas assez, ils ne se font pas assez dépister", s'inquiète encore la scientifique.
Trois modes de transmission du VIH
Les pratiques à risque chez cette catégorie de la population ont en revanche diminué : 8% en 2018 contre 14% en 2017. En 2017, environ 6 400 personnes ont découvert leur séropositivité, un chiffre qui ne diminue plus depuis 2010, selon le dernier bilan de la surveillance du VIH de Santé Publique France. Parmi les personnes ayant découvert leur séropositivité en 2017, 3 600 (56%) ont été contaminées lors de rapports hétérosexuels, 2 600 (41%) lors de rapports entre hommes et 130 (2%) par usage de drogues injectables.
Le virus de l’immunodéficience humaine est un agent pathogène qui cible notamment les lymphocytes CD4, des cellules essentielles de notre système immunitaire. Il entraîne une infection chronique pouvant aboutir, en l’absence de traitement antirétroviral (ARV), à une immunodépression caractérisée baptisée "sida".
Il existe trois modes de transmission du VIH :
· la voie sexuelle lors de rapports vaginaux, buccaux ou anaux non protégés.
· la voie sanguine, lorsqu’il y a échange de sang.
· de la mère à l’enfant pendant la grossesse, l'accouchement et l’allaitement.