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Santé pulmonaire

Asthme de l’enfant : les oméga-3 diminueraient les symptômes

Par Charlotte Arce

Selon une nouvelle étude américaine menée sur des enfants, une alimentation riche en oméga-3 entraînerait une diminution des symptômes d’asthme provoqués par la pollution intérieure, tandis qu’une alimentation riche en oméga-6 serait au contraire associée à un asthme plus grave.

Liderina/iStock

Présents en abondance dans les poissons gras comme le saumon et le maquereau, ainsi que dans certaines noix et graines, les acides gras oméga-3 sont réputés pour prévenir les maladies cardiovasculaires et contribuer au bon développement du système nerveux.

D’après une nouvelle étude, les acides gras oméga-3 jouent aussi un rôle essentiel dans la santé pulmonaire. C’est ce que mettent en lumière des chercheurs de la Johns Hopkins Medicine School, aux États-Unis. Dans leurs travaux publiés en ligne dans l'American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, ils affirment qu’une alimentation riche en oméga-3 permettrait de diminuer les symptômes d’asthme liés à la pollution intérieure chez l’enfant. Ces mêmes travaux suggèrent qu’une alimentation riche en acides gras oméga-6 (très présents dans l’huile de tournesol, de maïs, de pépins de raisins et de soja) pourrait cependant avoir l’effet contraire et aggraver les symptômes de l’asthme en favorisant l’inflammation.

Un lien établi entre alimentation et symptômes de l’asthme

Provenant de sources comme la cuisine, les produits ménagers, la fumée de cigarette mais aussi de l’humidité et des matériaux dans lesquels sont construits nos logements, la pollution intérieure a depuis longtemps été identifiée comme l’un des déclencheurs de l’asthme infantile.

Pour mesurer son impact et déterminer dans quelle mesure les oméga-3 pouvaient contribuer à réduire l’inflammation causée par l’asthme, les chercheurs ont suivi pendant 6 mois 135 enfants asthmatiques âgés de 5 à 12 ans et résidant dans la ville de Baltimore. Environ un tiers des enfants souffraient d'asthme léger, un tiers d'asthme modéré et un tiers d'asthme grave. Ont été pris en compte l’alimentation, ainsi que les symptômes de l’asthme et l’utilisation d’un inhalateur. Les chercheurs ont également prélevé des échantillons de sang pour évaluer les changements des marqueurs de l'inflammation chaque fois que les participants remplissaient les questionnaires. Enfin, les taux de particules responsables de la pollution intérieure ont été mesurés chaque semaine dans les domiciles des petits participants.

Les oméga-6 liés à une aggravation des symptômes de l’asthme

L’étude a révélé que les enfants qui consommaient plus d'oméga-3 étaient moins susceptibles de présenter des symptômes d’asthme et ce, même en cas d’augmentation de la pollution atmosphérique à hauteur de 10 microgrammes de particules par mètre cube. Au contraire, les résultats ont montré que pour chaque gramme supplémentaire d'oméga-6 ingéré, les enfants avaient 29 % plus de chances d'être dans une catégorie d'asthme plus grave. Les enfants ayant une alimentation riche en oméga-6 étaient ainsi plus susceptibles de présenter des symptômes aggravés et ce, sans avoir été davantage exposés à la pollution intérieure. Une plus grande quantité d'oméga-6 dans l'alimentation était également associée à des pourcentages plus élevés de neutrophiles, un type de globules blancs liés à l'inflammation en réponse à la pollution.

Pour les chercheurs, ces résultats sont importants car ils montrent que la qualité de l’alimentation peut influencer les symptômes de l’asthme chez l’enfant. Selon eux, de nombreux enfants aux États-Unis ont une alimentation trop faible en oméga-3, tandis qu’ils consomment de grandes quantités d’aliments riches en oméga-6, ce qui correspond à un régime américain typique.

Ils reconnaissent aussi que de nombreux endroits où vivent les personnes à faible revenu sont des déserts alimentaires, où les aliments sains et riches en oméga-3 sont très coûteux. Ces déserts alimentaires sont aussi des zones où résident la majorité des personnes touchées par l’asthme. Il faut donc, selon les chercheurs, faire de l’accès aux aliments sains une étape clé dans la réduction des inégalités en matière de santé et dans la lutte contre les disparités, que ce soit à Baltimore ou ailleurs.