Trois millions de personnes en France n’ont pas d’assurance complémentaire pour leurs frais de santé. La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publie la deuxième édition de son "Panorama des complémentaires santé". Le document montre que malgré la généralisation des complémentaires d’entreprise, une partie de la population reste non-couverte.
Des inégalités selon la situation professionnelle
L’ensemble de la population peut bénéficier d’une couverture santé de premier niveau : l’assurance maladie obligatoire, la complémentaire santé est gérée principalement par des acteurs du privé. 95 % de la population y a recours, les 5 % restants sont généralement des travailleurs précaires, des chômeurs ou des inactifs. En 2014, 2 à 3 % des fonctionnaires n’étaient pas couverts par une assurance complémentaire, contre 16 % des chômeurs.
Les exclus de la généralisation des complémentaires d’entreprise
En 2014, 7 personnes sur 10 étaient couvertes par un contrat collectif, c’est-à-dire une complémentaire d’entreprise. Au 1er janvier 2016, ce dispositif a été généralisé, avec pour effet une augmentation du nombre de salariés couvert par un contrat collectif : 9 sur 10 en 2017. La Drees constate que cette mesure a permis à des salariés de passer d’une assurance individuelle à une assurance collective, mais qu’elle laisse de côté toute une partie de la population. Les personnes précaires, notamment celles qui ne sont pas sur le marché du travail, sont exclues de ce système. La mesure aurait permis de réduire le taux de non-couverts d'un point seulement.
CMU-C et ACS : des systèmes encore peu connus
La Drees constate que ces populations ne sont pas suffisamment informées sur les dispositifs qui peuvent leur venir en aide, comme la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) ou l’aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS). Entre 2,8 et 4,5 millions de personnes pourraient bénéficier la CMU-C si elles en faisaient la demande. Pour l’ACS, le chiffre est compris entre 1,1 et 2,3 millions de personnes. En novembre 2019, les deux complémentaires seront fusionnées pour justement réduire les taux de non-recours.