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Biomarqueurs

Trouble du rythme cardiaque : comment le prédire

Par Mégane Fleury

Trois molécules permettent de déterminer le risque de fibrillation atriale et de prédire l’efficacité du traitement. 

RTimages/ISTOCK

Déterminer le risque de fibrillation auriculaire grâce à une prise de sang : des chercheurs ont identifié trois biomarqueurs présents dans le sang de personnes atteintes. Leurs résultats pourraient permettre d’améliorer également la prise en charge de la maladie. Ils sont publiés dans Journal of the American College of Cardiology. 

Une action désordonnée des cellules des oreillettes 

La fibrillation auriculaire ou atriale est un trouble du rythme cardiaque : le coeur bat plus vite et de manière irrégulière. Les cellules du muscle des oreillettes, présent dans les cavités supérieures du coeur, ont une action non-coordonnée, car il y a un trouble de la transmission électrique. Cela peut augmenter le risque de formation d’un caillot de sang ou d’insuffisance cardiaque. 

Un phénomène lié au collagène présent dans le coeur 

Les scientifiques de l’université de Navarre en Espagne ont inclus 392 participants dans leur recherche, dont 150 ont été soignés grâce à une ablation cardiaque. Cette dernière consiste à retirer les tissus endommagés pour rétablir un rythme cardiaque normal. 

Une prise de sang a été réalisée sur l’ensemble des participants. Rapidement, les chercheurs ont constaté que les niveaux de trois molécules liés à la métabolisation du collagène présent dans le coeur sont des indicateurs du risque de fibrillation atriale. Un taux trop élevé de PICP, produit lorsque l’organisme fabrique du collagène et des niveaux trop bas de MMP-1, qui détruit le collagène pour permettre de le renouveler, et de CITP, produit lorsque le collagène est dégradé, sont les signes de la présence du trouble cardiaque. Cela est lié au rôle important du collagène dans le fonctionnement cardiaque. Les oreillettes sont tapissées de fibres de collagènes, qui se renouvellent tous les 100 jours. L’altération du fonctionnement de ces trois molécules perturbe ce phénomène, le collagène est présent en trop grande quantité, et cela augmente les risques de fibrillation atriale. 

Selon les chercheurs, ces découvertes devraient permettre d’estimer le taux de réponse aux différents traitements, mais aussi le risque de récidive.  

Une maladie répandue 

La fibrillation auriculaire est le trouble du rythme cardiaque le plus répandu : en France, il concerne environ 750 000 personnes. Avec l’âge, le risque d’en être atteint augmente.