C’est une avancée majeure pour les Guadeloupéens : le diagnostic d’une forme spécifique de de méningite aux Antilles pourrait se faire bien plus rapidement. En effet, des scientifiques guadeloupéens ont mis au point un "diagnostic rapide, fiable de la méningite à Angiostrongylus, permettant une prise en charge rapide de ces infections et de diminuer les risques de séquelles", selon Antoine Talarmin, directeur de l'Institut Pasteur de Guadeloupe, qui a transmis l’information le mercredi 3 avril à l'AFP.
Un diagnostic posé en un à deux jours
Ces récentes découvertes ont permis de mettre au point un diagnostic rapide et fiable. Mais le plus important : il pourra maintenant se faire sur place, alors qu’auparavant, il fallait "envoyer les prélèvements aux États-Unis, et parfois en Suisse, ce qui allongeait considérablement les délais pour avoir les résultats", souligne Antoine Talarmin. Les résultats seront disponibles en 24 à 48 heures.
"Nous faisons une analyse d’ADN par biologie moléculaire, et nous sommes allés chercher les ADN témoins à Atlanta, au Center for Disease Control, où nous envoyions nos prélèvements auparavant", a détaillé le directeur de l’Institut. Cette étude a été menée dans le cadre du projet Malin, un projet de recherche sur les maladies infectieuses en milieu tropical.
Une maladie transmise par des escargots géants
Cette forme de méningite est transmise d’abord par un parasite du rat : "Nous parlons ici d’infections parasitaires issues de vers que l’on trouve dans les poumons de rat", explique Antoine Talarmin. Ceux-ci transmettent alors leur parasite à des "achatines", des escargots géants africains très répandus dans les jardins antillais.
La transmission chez les humains a lieu en général par accident, lors d'une ingestion de larves contenues dans des mollusques ou des crudités souillées par les sécrétions de mollusques. Cela déclenche des infections parasitaires appelées angiostrongyloses, qui, au bout de 2 à 3 semaines, causent des méningites. Les plus touchées sont les personnes fragiles, comme les enfants en bas âge.
"Nous avons trouvé la présence des vers porteurs de la méningite chez presque 30 % de ces escargots, que nous avons tous dans nos jardins", confirme le chercheur. Selon lui, ce constat devrait entraîner des campagnes de prévention par l’Agence régionale de Santé, partenaire du projet. Il faut savoir que cette maladie n'a pas de traitement spécifique. Elle guérit en général seule, mais il peut y avoir, dans de rares cas, des complications sévères.