Si l’on n’a toujours pas trouvé le remède miracle contre le VIH, virus de l’immunodéficience humaine, des moyens efficaces pour prévenir l’infection existent aujourd’hui. Parmi eux : la PrEP. Laurence Slama, infectiologue et responsable de l’équipe Prep au centre de santé sexuelle de l’Hôtel-Dieu, à Paris, explique au journal 20 minutes pourquoi ce traitement représente l’avenir : "La Prep, c’est le traitement préventif de l’infection par le VIH. […]Les gens qui ne sont pas infectés par le VIH peuvent bénéficier de ce traitement, pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale en France."
Un traitement destiné aux personnes très à risque
Actuellement, il n’existe qu’une version de ce médicament (et ses génériques). Il associe deux antirétroviraux contre le VIH : l’emtricitabine et le ténofovir disoproxil. Le traitement est vendu sous la marque Truvada. De nombreuses recherches dans divers pays ont prouvé que, quand le traitement est bien pris selon les recommandations, le risque de contamination est quasi-infime. Ces recherches ont été menées principalement chez des homosexuels, mais certaines ont aussi inclues des personnes transgenres et des couples hétérosexuels. Laurence Salma précise : "Il n’est pas indiqué pour la population générale ou des gens qui ont un partenaire tous les trois ans. Les cibles sont les populations fortement exposées notamment les homosexuels, les travailleurs et travailleuses du sexe, les personnes transgenres, les personnes dans une zone épidémique (Afrique subsaharienne…)."
Comment se prend la PrEP ?
Premièrement, le patient doit se rentre à l’hôpital : "On évalue la sérologie du patient, pour être sûr qu’il est bien négatif", précise la spécialiste. Après cela, deux possibilités s’offrent au patient: "C'est fonction de sa sexualité. Soit il prend deux comprimés, pour donner une dose de charge, puis un comprimé par jour jusqu’à… toujours ou jusqu’à ce qu’il décide de ne pas avoir de sexualité ou bien une différente", insiste-elle. La deuxième possibilité se fait à la demande : "Deux comprimés dans les vingt-quatre à deux heures avant le rapport sexuel, puis un comprimé le jour suivant et un autre le surlendemain", détaille-elle. Cela dépend bien sûr du nombre de partenaires et du mode de vie. Attention, si ce traitement est efficace contre le VIH, il ne prévient pas des autres infections sexuellement transmissibles, comme l’hépatite, la syphilis, le papillomavirus etc. Elle doit obligatoirement être associée à un suivi médical et des dépistages réguliers des infections sexuellement transmissibles.