Le sujet du travail de nuit pour les femmes enceintes n’est pas nouveau et a déjà été le sujet de plusieurs études. D’anciennes recherches avaient déjà énoncé les risques pour le bébé à venir : le travail de nuit entraînerait un sous-poids du bébé ou des accouchements prématurés. D’autres études avaient alors contredit ces recherches, affirmant que ce type de travail n’était pas réellement lié à la prématurité. Néanmoins, c’est écrit dans la loi : les femmes en France peuvent demander un aménagement lors de leur grossesse pour être affecté à un travail de jour, jusqu’au début du congé prénatal. Et une nouvelle étude pourrait convaincre des femmes enceintes à demander cet aménagement : des chercheurs affirment en effet que le travail de nuit au moins deux fois par semaine augmente considérablement le risque de fausse-couche !
Un risque de fausse-couche augmenté de 32%
Pour leurs recherches, les scientifiques ont étudié les grossesses de 22 744 Danoises. Ils ont également suivi leurs horaires de travail et des hospitalisations pour fausse-couche à l'aide de bases de données gouvernementales. Ces analyses ont révélé qu'après huit semaines de grossesse, le risque de fausse-couche était augmenté de 32% chez les femmes qui avaient travaillé deux nuits ou plus au cours de la semaine précédente par rapport aux femmes qui ne travaillaient pas la nuit. Mais travailler seulement une nuit par semaine n'augmentait pas le risque de manière significative. L'étude a été ajustée en fonction de l'âge de la mère, des fausses-couches précédentes, du tabagisme, du statut socio-économique, de l'indice de masse corporelle et d'autres facteurs.
D’autres études nécessaires pour confirmer cela
L’auteur principal, la Dre Luise Moelenberg Begtrup, chercheuse postdoctorale à l’hôpital Bispebjerg de Copenhague, a déclaré qu’il s’agissait d’une étude d’observation qui ne prouve pas la causalité. Elle devrait être reproduite dans d’autres études et dans d’autres populations pour confirmer ce résultat - la plupart des femmes dans cette étude étaient des travailleuses de la santé. Les chercheurs ne connaissent donc pas l’origine de ces fausses-couches, mais supposent qu’un sommeil irrégulier peut affecter la production de l'hormone mélatonine, qui, selon les chercheurs, pourrait jouer un rôle dans le maintien du fonctionnement optimal du placenta. "Nous ne sommes pas en train de dire que vous devez évitiez complètement les quarts de nuit", précise le Dr Begtrup. "Mais les organiser correctement est important. Nos données sont très solides et ma recommandation pour les femmes enceintes serait de ne faire qu'une nuit par semaine."