Un vent de panique a soufflé hier dans la salle des professeurs du collège Paul-Eluard d’Evry. Les cours ont en effet été suspendus jeudi 13 juin dans cet établissement scolaire de l'Essonne, les enseignants ayant fait valoir leur droit de retrait après l'apparition de plusieurs cas de tuberculose dans le collège. Contacté ce matin, le Conseil Général du département se veut rassurant.
Les professeurs de cet établissement de 400 élèves apprenaient ce jour-là que près d’une trentaine de cas d’infections tuberculeuses latentes, chez 7 adultes et 22 enfants avaient été détectés le 3 juin. Après exposition au bacille de la tuberculose, certaines personnes développent une infection souvent sans symptôme. Dans 90 % des cas, cette primo-infection est contrôlée par le système immunitaire et la tuberculose devient « latente » ou « dormante », le bacille reste alors présent dans le corps, mais le système immunitaire empêche en permanence sa multiplication. C'est pourquoi le Conseil Général de l'Essonne rassure, « les personnes infectées par le bacille ne sont ni malades, ni contagieuses ». Conclusion pour le Conseil, « 0 malade de la turbeculose dans cet établissement ».
Pourtant, chez 10 % des personnes infectées, le bacille n’est pas suffisamment contrôlé par le système immunitaire et ces personnes développent une tuberculose dite « active » qui va provoquer des symptômes, le plus souvent au niveau des poumons (dans environ 75 % des cas). C'est le cas justement de cette élève de 3e de ce même collège, atteinte en février dernier par la tuberculose. Et c'est suite à ce cas de tuberculose active que des tests immunologiques et des radiographies avaient été effectués dès le mois de mars, sur 70 personnes ayant été en contact avec la malade. Certaines d'entre elles avaient même suivi un traitement de prévention pour ne pas développer la maladie. Mais, aujourd'hui, les événements semblent prendre une tournure rassurante puisque les cours ont repris normalement ce matin au collège Paul-Eluard d’Evry.
Bien que la France fasse partie des pays à faible incidence de la maladie, la région Ile-de-France se situe bien au-dessus de la moyenne nationale. Elle concentre le tiers des cas de tuberculose, soit en 2010, 1912 cas dont 170 en Essonne. Pour rappel, la tuberculose est une maladie à déclaration obligatoire, cela permet la mise en place d'une enquête et de tests de dépistage dans l'entourage du patient touché par ce bacille.