"La recherche progresse mais il ne faut pas croire que l'on aura un vaccin demain, ni après-demain". Françoise Barré-Sinoussi qui a participé en 1983 à l'identification du VIH ne veut pas que les progrès importants de la recherche sur le sida fassent naître de faux espoirs. Elle a déclaré ce week-end sur Europe 1, à l'occasion des 25 ans du Sidaction, que la découverte d'un vaccin contre cette maladie à court ou moyen terme reste peu probable.
Elle a toutefois rappelé les avancées très importantes de ces dernières années, "notamment l'identification d'anticorps extrèmement puissants qui permettent de bloquer le virus et qui commencent à être utilisés pour être évalués en thérapeutique". "Les chercheurs sont en train de voir s'ils peuvent trouver un vaccin qui peut induire ce type d'anticorps mais cela ne va pas se faire tout de suite, c'est très compliqué pour de multiples raisons", a précisé la présidente du Sidaction.
"La qualité de vie des patients sous traitement est bonne"
"N'oublions pas qu'il n'y a pas que pour le VIH que nous n'avons pas de vaccin, et les raisons sont sans doute un peu similaires", a souligné Françoise Barré-Sinoussi qui s'est félicitée des progrés entregistrés par les thérapies aujourd'hui disponibles pour cette maladie: "la qualité de vie des patients sous traitement, aujourd'hui, est bonne mais ce sont des trithérapies à vie, il y a parfois des effets secondaires".
"Il faut aussi signaler que chez un pourcentage de patients quand même significatif il y a, sur le long terme, des développements de cancers, de maladies cardio-vasculaires et de troubles métaboliques dont le diabète; il peut donc y avoir une co-morbidité non-sida", a pointé Françoise Barré-Sinoussi.
En France, environ 150 000 personnes sont touchées par le VIH, 6 400 sont contaminées chaque année et on estime que 24 000 sont porteuses du virus sans le savoir.