Le cancer colorectal est l’un des plus répandus en France : chaque année, il touche plus de 40 000 personnes. Aujourd’hui, neuf malades sur dix en guérissent, et ce chiffre pourrait encore s’améliorer. Des chercheurs américains ont découvert que la vitamine D a des effets bénéfiques sur le cancer colorectal métastatique. Administrée en grande quantité, elle ralentirait la progression de la maladie. Les conclusions de leurs travaux sont parues dans le Journal of the American Medical Association.
Une étude à petite échelle
"À notre connaissance, cette étude est le premier essai randomisé complet sur la supplémentation en vitamine D pour le traitement du cancer colorectal avancé ou métastatique", indique le docteur Kimmie Ng, auteure de cette recherche appelée SUNSHINE. 139 patients ont été recrutés pour l’essai, tous atteints d’un cancer colorectal. Une partie d’entre eux a reçu une supplémentation quotidienne de 4 000 unités internationales (UI) de vitamine D, l’autre partie en a reçu 400. En parallèle, ils suivaient tous une chimiothérapie.
Chez les patients ayant reçu la plus grande dose de vitamine D, l’aggravation de la maladie apparaissait en moyenne au bout de 13 mois, contre 11 pour l’autre groupe. Le suivi des participants a duré près de deux ans. Pendant cette période, les patients recevant la plus grande dose de vitamine D avaient un risque réduit de 36 % de voir la maladie progresser ou d’en mourir, en comparaison au reste du groupe. Ces effets positifs étaient moins visibles chez les patients obèses et ceux dont la tumeur contenait le gène KRAS muté. Pour les chercheurs, cela suggère que "certains patients ont peut-être besoin de plus fortes doses de vitamine D pour qu’elles aient une action anti-tumorale".
Un déficit en vitamine D
Les chercheurs ont réalisé des prises de sang sur l’ensemble des patients. Ils ont constaté que seulement 9% d’entre eux avaient un taux de vitamine D dans le sang suffisant avant l’étude. Après l’essai, seuls ceux ayant reçu la grande dose de vitamine D parvenaient à combler leur carence.
Ces premiers résultats sont concluants, mais d'autres recherches doivent être menées pour les confirmer. L’essai clinique devrait être étendu cette année à plusieurs centaines d’établissements hospitaliers aux Etats-Unis.