L’infection urinaire désigne l’infection d’un organe qui fait partie de l’appareil urinaire : la vessie, le rein, l’urètre ou encore la prostate. Pour des raisons anatomiques, les femmes sont beaucoup plus touchées par les infections urinaires que les hommes. La cystite désigne une inflammation des voies urinaires basses, qui se soigne facilement. Mais si elle n’est pas traitée à temps, elle peut se transformer en pyélonéphrite, qui doit être traitée très vite par antibiotiques car elle peut mener à des complications.
Seulement voilà, une étude britannique montre que les antibiotiques sont devenus trop automatiques. La plupart des patients qui se présentent aux urgences pour des soupçons d’infection urinaire sont soignés par antibiotiques, alors qu’en réalité, ils n’en souffrent pas réellement. Cette étude sera présentée au Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses à Amsterdam, aux Pays-bas, du 13 au 16 avril.
Des antibiotiques prescrits dans 91% des cas
Si les médecins prescrivent aussi rapidement des antibiotiques, c’est que justement ils ont peur des complications. Mais cette habitude favorise la résistance des patients aux antimicrobiens. Pour mener cette étude, les chercheurs de l’University College London ont analysé les données médicales de 943 patients admis aux urgences du Queen Elizabeth Hospital, à Birmingham, pour des soupçons d’infection urinaire.
Parmi eux, 289 ont reçu un diagnostic d’infection urinaire, dont 56 cas de pyélonéphrite, 42 cas d’infection globale et 191 cas d’inflammation de la vessie (cystite). 91% de ces patients ont reçu un traitement par antibiotiques. Or, seulement 36,4% d’entre eux présentaient les preuves cliniques d’une infection urinaire.
Éviter les prescriptions inutiles
Selon les auteurs, cette étude pourrait permettre de réduire les prescriptions inappropriées ou inutiles. Car cela entraîne une résistance aux antibiotiques, alors qu’elle pourrait être évitable. Toutefois, ils précisent qu’il est difficile d’estimer précisément le taux de prescriptions inutiles. "Les estimations les plus fiables sont probablement les données d’enquêtes nationales dérivées aux Etats-Unis, qui incluent les services d’urgences et les consultations externes", explique le Dr Shallcross, l’un des auteurs principaux de l’étude. "Celles-ci estimaient qu’environ 30% des antibiotiques prescrits dans ces contextes étaient inappropriés."
Si les chercheurs britanniques sont parvenus à un taux de prescriptions inappropriées de près de 70%, c’est parce qu’ils se sont concentrés uniquement sur les services des urgences et qu’ils ont comparé ces prescriptions d’antibiotiques au nombre d’infections urinaires cliniquement prouvées.