La Croix rouge s'inquiète de l'évolution fulgurante qu'a pris dernièrement l'épidémie Ebola en République démocratique du Congo, notamment à cause des conflits armés qui ont retardé certaines interventions médicales (soins, prévention...). Depuis le mois d'août, les autorités sanitaires ont dénombré 751 morts (bilan du 9 avril), dont 100 ces trois dernières semaines.
Le nombre de nouvelles contaminations recensées chaque semaine a pratiquement triplé au mois de mars, selon Médecin sans frontières. Rien que mardi, 18 nouveaux cas ont été diagnostiqués, soit le chiffre le plus élevé depuis le début de l’épidémie, a indiqué la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) dans un communiqué.
"Aucune différence au niveau de notre engagement"
"Le fait est qu’Ebola se propage maintenant de plus en plus rapidement et beaucoup de personnes ne cherchent plus à obtenir des soins. Il est clair que certaines communautés vulnérables ne font pas confiance aux personnes intervenant pour lutter contre Ebola", a déclaré le directeur Santé et Soins de la FICR. "Nos recherches et notre expérience montrent que lorsqu’un engagement communautaire approfondi a lieu, l’acceptation de l’aide extérieure s’améliore considérablement", a-t-il ajouté.
Malgré la gravité de la situation, l’OMS n'a pas déclaré l’épidémie "urgence de santé publique de portée internationale" lors de la 2e réunion du Comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui s'est tenue le 12 avril. Notamment parce que "l'épidémie ne s'est pas propagée à l'international". Cette décision "ne fait aucune différence au niveau de notre engagement et de notre capacité à combattre l'épidémie", a précisé le directeur général, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.
En octobre dernier déjà, les experts de l'OMS avaient estimé que la situation en RDC était "très préoccupante" mais ne constituait pas une "urgence de portée internationale". Pour autant, ces derniers appellent à "redoubler d'efforts" pour détecter "au plus tôt" les nouvelles contaminations et suivre les proches des patients confirmés afin de limiter la portée du virus.