Jan Karbaat a trompé donneurs et familles pendant des années. Cet homme, médecin et directeur d’une banque de sperme néerlandaise, a utilisé son propre sperme au lieu de celui des donneurs. Il est aujourd’hui le père biologique de 49 personnes, nées par fécondation in vitro. L’association de défense des enfants, Defence for Children, l’a annoncé dans un communiqué vendredi 12 avril.
Des doutes depuis 2017
Les premiers soupçons sont apparus en 2017. Des familles s’inquiètent alors de voir que leurs enfants, nés par fécondation in vitro, ressemblent très peu à leur donneur mais beaucoup plus au directeur du centre, Jan Karbaat. Il aurait confié en 2010 à l’une des plaignantes, Moniek Wassenaar, qu’il avait parfois utilisé son propre sperme. "Il était en bonne santé et intelligent, il pouvait donc partager un peu de ses gènes avec le monde, a-t-elle dit à la presse néerlandaise en 2017. Il voyait cela comme quelque chose de noble."
Les familles lancent une action en justice et demandent son profil ADN. Le médecin refuse de faire le prélèvement, puis meurt dans l’année. Un des avocats des familles renforce les doutes en affirmant que l’homme aurait confessé avant sa mort avoir une soixantaine d’enfants.
Un mois après son décès, la justice néerlandaise saisit des objets et les fait analyser pour récupérer son ADN. Les premiers résultats montrent qu’il est le père de 19 enfants, alors que la limite légale autorise seulement six enfants par donneur. L’ex-directeur remplaçait le sperme des donneurs par le sien en falsifiant les documents et les tests.
Son établissement avait été fermé administrativement en 2009 après des enquêtes de l’inspection de la santé publique. Les autorités le soupçonnaient d’avoir des irrégularités administratives.
Existe-t-il d’autres enfants ?
En février dernier, un tribunal décide de mettre à disposition des familles le prélèvement ADN de Jan Karbaat : l’homme n’a plus 19, mais 49 descendants. Pour Iara de Witte, conseillère au sein de l’organisation Defence for Children, c’est un soulagement pour les familles : "maintenant, après des années d’incertitude, les plaignants peuvent enfin clore ce chapitre et commencer à digérer le fait qu’ils sont l’un des nombreux descendants de Karbaat". D’après une agence de presse néerlandaise, il pourrait y avoir de nouveaux enfants découverts dans les mois et années à venir.