Les opioïdes font de plus en plus de dépendants à travers le monde : aux Etats-Unis, 64 000 personnes sont mortes d’overdose liées à ces médicaments en 2017. Des traitements permettent de sortir de l’addiction mais ils ont beaucoup d’effets secondaires. Des chercheurs ont constaté que le rapastinel, développé pour soigner la dépression, permettrait un sevrage en quelques jours chez le rat, sans avoir d’effets secondaires importants. Leurs résultats ont été présentés lors du Congrès Experimental Biology en Floride.
Un sevrage compliqué
Les opioïdes sont prescrits comme anti-douleurs car ils sont très efficaces notamment dans les cas sévères. Mais ils ont un inconvénient de taille : le risque d’addiction lorsque l'on en consomme est très élevé. Les personnes qui en sont atteintes souffrent de nombreux symptômes : nausée, insomnie, bouffées de chaleur, troubles gastro-intestinaux, etc. Dans la plupart des cas, les médecins prescrivent à leurs patients de la méthadone ou de la buprénorphine pour les aider à supporter le sevrage, très difficile lors des premiers jours.
Des résultats significatifs dès trois jours
Dans cette recherche, les scientifiques américains ont étudié l’effet du rapastinel sur des rats. Le médicament a été développé pour soigner la dépression mais les dernières études cliniques montrent qu’il n’a pas d'efficacité. Dans le sevrage des opioïdes, il serait, au contraire, plus efficace que les médicaments traditionnels. Les chercheurs ont donné aux rongeurs, dépendants aux opioïdes, du rapastinel, de la kétamine ou de la solution saline.
Au bout de trois jours de traitement, les rongeurs qui ont reçu du rapastinel montraient moins de signes de rechute en comparaison à ceux qui prenaient l’un des deux autres produits. D’après les chercheurs, l’autre avantage du rapastinel serait qu’il ne présente pas d’effets secondaires significatifs. Avant d’envisager une utilisation du médicament chez l’homme, les chercheurs doivent réaliser de nombreux essais pour comprendre comment agissent les molécules du traitement.
En France, 4 décès par semaine seraient dus aux opioïdes : les overdoses sont plus fréquentes chez les patients souffrant de douleurs chroniques que chez les consommateurs de drogues.